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Deux statues de marbre blanc figuraient, entre les quatre colonnes de l'autel, la Vierge portant son fils et saint Jean-Baptiste.

Au bas se trouvaient les armoiries du cardinal de Richelieu.

Au-dessus des marches de l'escalier on a placé récemment un fort beau tableau de Muller, représentant la réception de S. M. la Reine Victoria par LL. MM. l'Empereur et l'Impératrice.

N° 2

PREMIER ÉTAGE

VESTIBULE DES GRANDS APPARTEMENTS

Le plafond est dû au pinceau de Charles Audran.

Cette peinture allégorique nous montre l'Histoire écrivant la vie de Philippe de France (Monsieur), duc d'Orléans.

Né en 1640, mort en 1701, tige de la deuxième maison d'Orléans, frère unique de Louis XIV, Monsieur avait épousé, en 1661,

Henriette d'Angleterre, dont nous aurons plus tard à raconter la fin tragique, et s'était remarié en 1671 à Charlotte-Elisabeth de Bavière.

Ce prince fit les campagnes des Pays-Bas en 1667 et de Hollande en 1672; mais, après avoir battu le prince d'Orange en 1677, il se vit éloigné de tout commandement par l'ombrageuse politique de son frère.

N° 3

SALON DE MARS

Avant de passer dans la galerie d'Apollon, il faut faire antichambre chez Mars, et on n'a pas à le regretter, tant sont admirables les peintures écloses sous la brosse de Mignard.

C'est dans ce salon que le peintre de SaintCloud faillit payer de sa vie un désir trop impatient de Monsieur, qui voulait juger de l'effet produit par les compositions de son favori avant qu'elles fussent entièrement terminées.

Un jour, le frère de Louis XIV donna l'ordre d'enlever l'échafaudage. A ce commandement

inopportun, Mignard, qui travaillait au plafond, se hâta de descendre; mais les mains embarrassées par sa palette et ses brosses, il fit une chute des plus graves qui le força de garder le lit pendant six semaines.

Les soins affectueux de son protecteur, le désir de laisser un chef-d'œuvre hâtèrent son rétablissement, et peu après les toiles et les échafaudages furent enfin jetés bas.

Alors Louis XIV fut invité à venir visiter les grands salons.

Il y avait longtemps que le Roi attendait ce jour avec une certaine impatience. La cour et la ville s'étaient partagées en deux camps dans l'un, Mignard avait trouvé d'ardents prôneurs, dans l'autre, son rival Le Brun était regardé comme un demi-dieu.

A cette époque, la gloire de Le Brun était sans rivale; il peignait les grands appartements de Versailles, sa renommée était immense, ses amis nombreux et puissants; la visite de Louis XIV à Saint-Cloud devait donc être pour Mignard un succès ou un soufilet.

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