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sions se détruire, de patriotiques espérances s'évanouir?

« Pour servir l'indépendance italienne, j'ai fait la guerre contre le gré de l'Europe; dès que les destinées de mon pays ont pu être en péril, j'ai fait la paix.

« Est-ce à dire maintenant que nos efforts et nos sacrifices aient été en pure perte? Non. Ainsi que je l'ai dit dans mes adieux à nos soldats, nous avons droit d'être fiers de cette courte campagne. En quatre combats et deux batailles, une armée nombreuse, qui ne le cède à aucune en organisation et en bravoure, a été vaincue. Le roi de Piémont, appelé jadis le Gardien des Alpes, a vu son pays délivré de l'invasion, et la frontière de ses États portée du Tessin au Mincio. L'idée d'une nationalité italienne est admise par ceux qui la combattaient le plus. Tous les souverains de la péninsulte comprennent enfin le besoin impérieux de réformes salutaires.

Ainsi, après avoir donné une nouvelle preuve de la puissance militaire de la France,

la paix que je viens de conclure sera féconde en heureux résultats; l'avenir les révélera chaque jour davantage, pour le bonheur de l'Italie, l'influence de la France, le repos de l'Europe.»

Le discours de Sa Majesté a été fréquemment interrompu par des marques d'enthousiasme, et s'est terminé au milieu des acclamations les plus chaleureuses et des cris répétés de : Vive l'Empereur! Vive l'Impératrice!

Plafond, voussures et dessus de portes par Pierre Mignard.

Plafond. L'OLYMPE, gravé par J.-P. Poilly. Voussure du côté du Jardin. MARS ET VÉNUS, gravé par J.-P. Poilly.

Voussure du côté des appartements. LA FORGE DE VULCAIN EN SICILE, gravé par J.-P. Poilly

Dessus de porte. 1o LA JALOUSIE et la DisCORDE, gravé par Jean Audran; 2° LES PLAISIRS DES JARDINS, gravé par Benoît Audran.

LOUIS XIV, portrait équestre, par Van der Meulen (Antoine-François) et Le Brun (Charles).

Dans ce salon brille aussi la devise de Monsieur: Alter post fulmina terror.

No 4

SALON DE VENUS OU DE L'OLYMPE

C'est dans ce salon que Napoléon Ier recevait ses Ministres; c'est là aussi que se tint le conseil secret qui, après la dissolution du mariage de l'Empereur et de l'Impératrice Joséphine, le 12 janvier 1810, délibéra sur l'alliance la plus avantageuse à la France.

Ce conseil, présidé par Napoléon Ier, était composé de Joseph, roi d'Espagne; Louis, roi de Hollande; Murat, roi de Naples; du prince archichancelier, du prince de Talleyrand et du duc de Bassano.

Le choix roula sur trois princesses: une sœur du czar, une archiduchesse d'Autriche et la fille du roi de Saxe.

On savait que ces alliances seraient également bien accueillies par les trois cours étrangères. Murat se prononça pour la Saxe, Talleyrand pour l'Autriche, Cambacérès pour la Russie. Napoléon fit bientôt pencher la balance du côté de Marie-Louise.

Le contrat fut dressé sur le modèle de celui de Louis XVI avec Marie-Antoinette.

Cette pièce sert aujourd'hui de salle de billard, et, le 30 octobre 1852, elle était témoin d'une entrevue remarquable à plus d'un titre, et qui mérite les détails dans lesquels nous allons entrer.

En effet, un ennemi de la France, l'émir Abdel-Kader, conservé prisonnier, au mépris d'une parole donnée, venait de voir les portes de la forteresse d'Amboise s'ouvrir devant lui par l'ordre du Prince Président de la République, et le moderne Jugurtha, libre désormais, s'était

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