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N° 5

SALON DE LA VÉRITÉ

Sous le roi Charles X, cette pièce servait de salle de jeu.

Un soir, le 27 juillet 1830, l'un des valets de service, s'étant approché de la fenêtre, aperçut un violent incendie du côté de Paris, c'était le corps de garde de la place de la Bourse que le peuple brûlait. Le valet, inquiet, fit voir les tourbillons de flamme et de fumée à l'un des gentilshommes de la chambre; celui-ci s'approcha du roi; mais comme Charles X, prévenu d'ailleurs des troubles commencés, continuait

tranquillement son whist, le gentilhomme n'osa lui parler l'étiquette s'y opposait. Ce fut le duc de Mortemart, qui, arrivant vers minuit, fit sortir le vieux monarque de sa quiétude. Bientôt survinrent MM. de Sémonville et d'Argout.

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Sire! s'écria M. de Sémonville, après avoir tracé un rapide tableau des événements dont Paris était le théâtre; Sire, si Votre Majesté ne révoque pas les ordonnances, si elle ne change pas son ministère, demain peut-être il n'y aura plus ni roi, ni dauphin, ni duc de Bordeaux.

Je ne le crois pas, Monsieur, répondit le roi Charles. Mon frère Louis XVI n'a péri que par faiblesse. Dans tous les cas, je suis prêt à paraître devant Dieu.

La monarchie des Bourbons s'abandonnait elle-même. Elle achevait tranquillement son whist pendant que sa garde périssait pour elle, pouvant s'appliquer ces belles paroles du comte de Savoisy :

Je dis aussi que chaque homme qui tombe,

Avant de se coucher tout sanglant dans la tombe,
Dit, jetant un dernier regard autour de soi:
Lorsque je meurs pour lui, mais où donc est le Roi?

Sous Louis-Philippe, le salon de la Vérité avait été destiné aux réceptions intimes. En 1838, une communication fut établie entre cette pièce et le salon de la duchesse d'Orléans qui donnait sur le jardin. Au milieu, se trouve une ravissante bibliothèque, et, lorsque portes et fenêtres sont ouvertes, on aperçoit d'un côté le parc, de l'autre l'admirable panorama de Paris.

Le plafond de ce salon, peint par Coypel, représente LE TRIOMPHE DE LA VÉRIté.

Dessus de porte par Jean Nocret: 1° LA JUSTICE, 2o LA GLOIRE, 3° LES MUSES, CALLIOPE, CLIO et EUTERPE.

MARIAGE DE HENRI IV AVEC MARIE DE MÉDI

CIS, A LYON (27 décembre 1600). « La ville de Lyon, assise sur un char, traîné par deux lions, lève ses regards vers le ciel et admire les nouveaux époux, qui y sont représentés sous les traits de Jupiter et de Junon. L'Hymen, qui est auprès d'eux, indique la constellation de Vénus, sous laquelle le mariage a été célébré. » Tapisserie faite aux Gobelins, d'après le tableau de Rubens.

NAISSANCE DE LOUIS XIII A FONTAINEBLEAU (27 septembre 1601). « Marie de Médicis vient de donner le jour au Dauphin; elle le regarde avec satisfaction. La Justice confie le prince nouveau-né au Génie de la Santé, et la Fécondité fait voir à la reine les cinq autres enfants qui doivent naître d'elle. » Tapisserie faite aux Gobelins, d'après le tableau de Rubens.

HENRI IV CONFIE A LA REINE LE GOUVERNEMENT DU ROYAUME (mai 1610). « Au milieu d'eux est le dauphin, qui depuis régna sous le nom de Louis XIII. » Tapisserie faite aux Gobelins d'après le tableau de Rubens.

RECONCILIATION DE MARIE DE MÉDICIS AVEC SON FILS (30 avril 1619). La reine tient conseil à Angers avec les cardinaux de La Valette et de La Rochefoucauld; ce dernier l'engage à accepter le rameau d'olivier que Mercure lui présente et à faire la paix avec Louis XIII. Le cardinal de La Valette, au contraire, lui retient le bras pour marquer qu'il est d'un avis opposé. La Prudence est placée à gauche de la reine. » Tapisserie faite aux Gobelins, d'après le tableau de Rubens.

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