vant les tribunaux ou les armes à la main, les droits et les domaines d'une église ou d'une abbaye. L'origine de ces advoués ou défenseurs des églises remonte au commencement du cinquième siècle. Ils furent d'abord choisis parmi les scholastici; mais quand, après l'invasion, la force et la violence eurent pris la place de la loi et des tribunaux, il fallut recourir à la protection non plus des jurisconsultes, mais à celle des hommes d'armes. Ceux-ci surent mieux, il est vrai, protéger les églises, et furent capables de remplir tous les devoirs féodaux des abbés et des évêques, de conduire leurs vassaux à la guerre quand le roi en réclamait l'assistance, de porter leurs bannières dans leurs guerres privées (*); mais, pour prix de leurs services, ils se firent donner en fief une partie de leurs domaines, qu'ils gardèrent bientôt comme les bénéfices royaux, à titre héréditaire. Les évêques, les curés, les abbés eurent alors des barons pour vassaux; mais ceux-ci maltraitèrent souvent et depouillèrent leurs pacifiques suzerains. Au reste, cette spoliation des domaines ecclésiastiques par les advoués eut un heureux résultat, car les immenses possessions que la piété des fidèles accumulait entre les mains des prêtres et des moines, et qui y étaient amorties (voyez AMORTISSEMENT), rentraient, par cette voie, dans la circulation et dans la catégorie des terres devant le service militaire, etc. Advoué ou avoué signifiait aussi tuteur dans le droit coutumier. En Champagne, le fils aîné, quand le père et la mère étaient morts, avait l'avouerie de ses frères cadets. ADVOUER (S'). - Dans l'ancienne jurisprudence, s'advouer de quelqu'un (*) Li evesque de Liege doit envoyer à Liege, assavoir le voeit (bailli) de Hasban avec quarante chevaliers, liquel prendront l'estendard saint Lambert, et jurerat ledit voeit en saint, que celi portera il feablement, ne ne lairat, si mort ou prison soit l'encombre, et en tele manière il doit conduire l'ost de Liege. (Charta Philippi II imp. pro Leodicens.) c'était reconnaître quelqu'un pour son seigneur, et confesser qu'on tenait de lui en fief les biens qu'on possédait. A mesure que l'autorité royale grandit en France, le nombre des vassaux des seigneurs, qui s'advouèrent du roi, augmenta, et ces advoueries fréquentes et multipliées furent une des causes les plus actives de la décadence de l'autorité seigneuriale. Aussi, toutes les fois que les nobles le purent, ils imposèrent à la royauté la promesse de ne plus recevoir des advoueries nouvelles. Celui qui s'advouait payait un droit qui portait aussi le nom d'advouerie. On lit dans un livre de comptes du Boulonnais, pour l'année 1474: Des adroueries d'Estaples et Rombly, que doivent les habitans d'icelles villes à la Toussains, qui se croissent et amoindrissent selon le nombre des mesnages estans en la ville et bourgaige d'Estaples, dont chascun doit demy polkin d'aveine, les veuves un quart de polkin. Dans un autre livre de comptes du comté de Ponthieu, année 1474, folio 1, on lit ces mots Cens, rentes, reconnoissances, et advouëries deuës au Roy à cause de sa comté de Ponthieu (*). ÆGYPTIENS. C'est le nom qu'on donnait, au moyen âge, à ces troupes errantes et dangereuses de diseurs de bonne aventure et de joueurs de gobelets, que nous appelons aujourd'hui bohémiens. M. de Rienzi dans son Océa. nie, tom. I, pag. 263, a inséré une longue et curieuse dissertation sur ces peuplades d'origine indienne. Nous y renvoyons le lecteur. AÉROLITHE, ou pierre aérienne. — On donne ce nom à des masses plus ou moins fortes, qui tombent de l'atmosphère, et qui sont ordinairement accompagnées dans leur chute d'un globe de feu qui disparaît en faisant une explosion plus ou moins violente. Les plus remarquables de ces aérolithes, tombés en France, sont : une pierre pesant deux cent soixante livres, tombée à Ensisheim en Alsace, le 7 no (*) Du Cange, Gloss. med. et inf. lat. v. Advocatio. vembre 1492, et qui se trouve maintenant dans la bibliothèque de Colmar; une pierre tombée dans le Limousin, le 28 avril 1540; une pluie de pierres dans le Charolais, 27 octobre 1634; une pierre de la grosseur d'une tête d'homme, tombée sur le mont Vaison en Provence, le 9 novembre 1637; une pluie de pierres près de Carpentras, 18 août 1738; une grosse pierre tombée près de Coutances, 12 octobre 1750; deux pierres tombées à Alais (l'une d'elles pesait huit livres), 13 mars 1806; une pluie de pierres à Charsouville près d'Orléans (il y en avait plusieurs du poids de vingt livres, et une du poids de quarante), 23 novembre 1810; une pluie de pierres près de Toulouse, 10 avril 1812; une chute de pierres à Chantonnai, 5 août 1812; plusieurs pierres tombées dans les environs d'Agen (quelques-unes d'entre elles pesaient jusqu'à dix-huit livres), 5 septembre 1814; une grosse pierre tombée à Chassigny près de Langres, 3 octobre 1815; une grande pierre tombée près de Limoges, 15 février 1818; plusieurs pierres tombées à Sonzac, département de la Charente-Inférieure, 14 juin 1819; une pierre tombée à Angers, 3 juin 1822; une pierre tombée près la Bosse, canton d'Epinal, département des Vosges, 13 septembre 1822. L'origine de ces aérolithes est encore un des problèmes de la science; cependant les derniers travaux de M. Arago tendent à faire penser que ces aérolithes sont les débris d'anciennes planètes, ou plutôt de petites planètes mêmes, qui ont leur mouvement, comme notre globe, dans le système solaire, mais qui, à certaines époques, se trouvant trop rapprochées de la terre, obéissent à son attraction et se précipitent à sa surface. Les indications fournies par M. Arago à plusieurs capitaines au long cours et aux astronomes de tous les 'pays, permettent d'espérer que la science arrivera à une solution prochaine de cette curieuse question de météorologie. AEROSTAT. L'invention des aérostats appartient à la France, comme lui appartiendra peut-être la théorie des aerolithes. Cette invention, qui ne date que de la fin du dernier siècle, avait cependant été pressentie par un moine augustin du quatorzième siècle, Albert Saxony, qui avait soutenu que, si l'on enfermait dans un ballon un gaz plus léger que l'air atmosphérique, ce ballon pourrait s'élever et gagner les parties supérieures de l'atmosphère. Cependant ce fut seulement en 1782 que les frères Montgolfier d'Avignon firent l'application de cette idée. Le 5 juin 1783, les états particuliers du Vivarais étaient assemblés dans la petite ville d'Annonay, lorsqu'ils recurent des deux frères Montgolfier, propriétaires d'une belle manufacture de papier dans cette ville, l'invitation d'assister à une expérience de physique qu'ils allaient faire ce jour même. On se transporte sur la place publique. On voit un sac de trente-cinq pieds de hauteur, fait en toile doublée de papier. Ses plis, nombreux et affaissés, indiquent que l'intérieur est vide, ou ne contient que de l'air atmosphérique, en équilibre avec l'air extérieur. Mais à peine les deux physiciens l'ontils gonflé par un procédé qu'ils laissent ignorer, le sac gigantesque prend la forme d'un ballon majestueux, qui s'enfle, s'irrite et tend à quitter la terre. Il faut tout l'effort des bras les plus vigoureux pour le retenir. Le ballon est libre enfin; il s'élance, il s'élève, en moins de dix minutes, à plus de mille toises, et descend avec lenteur après avoir décrit un espace de sept mille deux cents pieds. Voilà le fait qu'attestent plusieurs milliers de témoins. « Les idées du génie ont une étonnante simplicité. Il avait suffi à l'inventeur, où aux deux inventeurs ( les frères Montgolfier se plaisaient à laisser indivise entre eux une si grande gloire); il leur avait suffi de mediter sur l'ascension des vapeurs dans l'atmosphère, de les voir former lentement des nuages suspendus sur nos têtes, pour concevoir que le secret d'élever dans l'air une machine imposante, consistait à renfermer dans un vaisseau léger un fluide spécifiquement moins lourd que l'air atmospherique. Après un peu d'indécision sur l'em ploi des moyens qui procureraient un nuage factice, ils s'arrêtèrent au plus simple et au moins dispendieux de tous. Une combustion entretenue à l'aide d'un brasier sous l'orifice du ballon, introduisait dans la machine ce fluide spécifiquement moins lourd, ou plutôt diminuait la pesanteur spécifique de l'air intérieur par le seul effet de la raréfaction. C'était ainsi qu'ils avaient résolu cet étonnant problème; mais ils n'avaient pas laissé connaître leur procédé. «Tandis que tout retentissait de l'expérience des frères Montgolfier, Charles, célèbre physicien, inventait un moyen d'ascension qui devait donner plus d'étendue et plus de sûreté à la navigation aérienne. Les chimistes avaient reconnu que le plus léger de tous les gaz est celui que fournit l'eau, dont il est un des príncipes constitutifs, le gaz hydrogène, auquel ils ont donné le nom d'air inflammable. Sa pesanteur est dix fois moindre que celle de l'air atmosphérique. Il s'agissait de l'enfermer dans un vaisseau imperméable. La chimie avait découvert la propriété qu'ont les huiles de dissoudre la gomme élastique. L'idée d'enfermer l'air inflammable dans une enveloppe de taffetas enduit de cette gomme, s'offrit à Charles, et il y eut peu de savants auxquels elle ne parût extrêmement audacieuse ils craignaient surtout pour un ballon, chargé d'air inflammable, tous les accidents électriques. Le 27 août 1783 est annoncé pour cette grande expérience. Ce n'est plus une petite ville, c'est la plus brillante des capitales, c'est l'élite du peuple le plus curieux, le plus éclairé, qui vient contempler ce grand spectacle. La vaste enceinte du Champ de Mars ne suffit pas au concours des curieux. Des milliers de spectateurs, placés dans des chars magnifiques; d'autres qui voguent sur la Seine dans des barques parées comme pour un jour de fête; d'autres enfin, placés sur le bel amphithéâtre de Passy, bravent une pluie orageuse. Il semble à tous que le triomphe sera plus beau d'élever cette machine dans le ciel au mo ment où il rassemble ses tempêtes. « C'est le canon qui donne le signal de cette nouvelle prise de possession de l'air. Le globe s'élance avec la vitesse la plus impétueuse, atteint les nues, les perce, les franchit, est caché dans leur sein, leur échappe, reparaît, s'éclipse de nouveau et reparaît encore. Ce fut un jour de fête pour les Parisiens. Leur joie, ou plutôt leur orgueil fut un peu modéré, quand on apprit que le ballon, au lieu d'aller annoncer à des contrées lointaines la nouvelle invention des Français, n'était tombé qu'à quatre lieues de Paris. Cependant on se disait, avec une satisfaction légitime, que jamais aucun art n'avait fait des progrès aussi rapides. Depuis deux mois, les frères Montgolfier avaient créé une barque aérienne, fragile et périlleuse; et, par l'invention de Charles, aidé des frères Robert, habiles mécaniciens, on possédait déjà un bateau aérien commode et sûr, et qu'on jugeait, avec raison, fait pour des voyages de long cours. << Mais quel homme osera monter cette machine qui ne s'élève dans l'air que pour en devenir le jouet? Ce n'est pas à des Français, à des savants du dix-huitième siècle que peut manquer une telle audace. En attendant les essais qui sont annoncés, on s'agite, on discute, on s'emporte, ainsi qu'il arrive toujours dans les sujets qui excitent fortement l'imagination. Il s'établit une lutte très-vive entre les partisans de l'aérostat de Charles. C'est le premier que d'abord on préfère pour une ascension. Hommage périlleux qu'on rend au génie de l'inventeur ! Pilâtre de Rosier, professeur de physique, et le marquis d'Arlandes, entreprirent avec lui le premier voyage aérien. La cour du dauphin était alors au château de la Muette, dans le bois de Boulogne. La duchesse de Polignac, gouvernante des enfants de France, rassembla une nombreuse et brillante société. Ce fut avec un mélange inexprimable de plaisir et de crainte qu'on vit les premiers aéronautes monter dans la montgolfière. Les cordes sont coupées; le ballon se soulève; on ad mire; on frémit. Un silence profond règne dans le jardin. Le marquis d'Arlandes témoigne de la sécurité, en saluant les spectateurs, qui lui répondent enfin par des acclamations. Le soin d'entretenir le feu, pour monter davantage, rendait les aéronautes insensibles à leurs dangers. Mais bientôt quelques accidents leur inspirent de l'inquiétude. Ils songèrent à descendre; mais un courant d'air les retenait constamment sur la Seine: un autre courant vient les en détourner, et leur fit traverser rapidement Paris; ils cessèrent d'entretenir le feu, le bailon descendit lentement vers la butte aux Cailles. Le trajet n'avait été que de quatre à cinq mille toises; mais c'était assez de cet acte d'intrépidité pour donner une nouvelle idée de la puissance de l'homme. Bientôt, Charles veut prouver qu'avec le même courage il possède des moyens de navigation aérienne plus assurés et plus étendus. Il a choisi pour compagnon le mécanicien Robert, qui a secondé son expérience du Champ de Mars. Sur le bruit de cette nouvelle ascension, on accourt à Paris des extrémités de la France et des pays étrangers. Les fêtes de Louis XIV n'avaient pas attiré un concours plus imposant. Le 1er décembre 1783 est indiqué pour le jour de l'expérience. Le beau jardin des Tuileries en sera le théâtre. A un globe majestueux, dont la forme a été savamment calculée pour la plus libre expansion de l'air inflammable, est attachée une nacelle élégante, ornée de peinture, parée de fleurs. Tout bannit l'idée de la crainte. L'aéronaute sourit lorsqu'on lui parle de danger, et qu'on veut lui faire craindre l'excès d'activité translative de l'air inflammable et tous les accidents électriques. L'air est froid, un brouillard cache la voûte du ciel. Charles commence à consulter la direction du vent, à l'aide d'un petit ballon. La grande machine se gonfle, Charles et Robert sont dans la nacelle. Charles, entouré des plus augustes spectateurs, s'adresse à Montgolfier pour couper la corde. Vous avez tracé la route, dit-il à son rival, je la suis avec confiance. « Le voyage de Charles et Robert fut aussi paisible que leur ascension avait été pompeuse: ils s'élevaient à volonté en jetant du lest; presque toujours ils se tinrent à une hauteur moyenne. Après avoir fait plus de neuf lieues, ils descendirent dans la plaine de Nesles. Des cavaliers au galop, à la tête desquels était le duc de Chartres, vinrent témoigner aux deux aéronautes toute leur allégresse. « Je vais remon<< ter, leur dit Charles, et prouver com<< bien est commode un voyage aérien, «< combien il est facile de l'interrompre « et de le reprendre. » En effet, il remonta sans son compagnon, et, pendant une demi-heure, parcourut l'espace qu'il avait indiqué aux cavaliers empressés de le suivre. « Je n'entrerai point dans le détail d'autres expériences par lesquelles l'enthousiasme public fut d'abord entretenu et ensuite épuisé. Celle qui fut faite à Lyon, le 23 janvier 1784, fut remarquable par l'empressement avec lequel une foule de jeunes gens d'une naissance illustre briguèrent l'honneur de monter dans une montgolfière à laquelle une galerie spacieuse avait été adaptée; ils étaient fiers d'avoir pour guides les deux frères Montgolfier et Pilâtre de Rosier. Peu s'en fallut que les concurrents ne décidassent entre eux, par les armes, à qui serait accordée une honorable préférence. Au jour indiqué, les plus impatients s'élancècèrent dans la galerie: c'était le prince Charles, fils du prince de Ligne, les comtes de Laurencin, de Dampière et de la Porte. Les deux Montgolfier, Pilâtre de Rosier, et un physicien nommé Fontaine, s'élancèrent avec eux. Ils s'élevèrent fort haut; mais ils ne voyagerent que pendant quinze mi nutes. << Peu de temps après, un hasard, presque miraculeux, fit réussir l'entreprise la plus hardie qu'aient encore tentée les aéronautes. Un mécanicien nommé Blanchard, qui, avant la découverte de Montgolfier, avait annoncé qu'il s'élèverait dans l'air à l'aide d'un bateau volant, forcé d'abandonner un procédé mécanique que tous les savants avaient reconnu impraticable, voulut se signaler par l'intrépidité, puisqu'il n'avait pu avoir le mérite de l'invention. A l'aide d'une souscription ouverte en Angleterre, il fit un ballon d'une forme imposante, et annonça qu'il oserait s'élancer de Douvres pour débarquer sur les côtes de France. Les Anglais eurent l'orgueil d'encourager une expérience qui pouvait leur présenter l'image de quelques dangers éloignés, en rendant leur ile accessible à des navires aériens. La témérité de Blanchard fut justifiée. Parti de Douvres, il descendit sur les côtes de France, à une petite distance de Calais. Pilâtre craignit d'avoir été surpassé en courage, et annonça qu'à son tour il s'élancerait de Boulogne-sur-Mer pour débarquer sur les côtes d'Angleterre. Vainement Charles avait annoncé qu'unir le procédé de Montgolfier au sien, ce serait placer un réchaud sur un baril de poudre; l'infortuné Pilâtre crut, en combinant ces moyens, avoir trouvé le secret de parer à tous les accidents d'une traversée si difficile. Le physicien Romain s'unit à son entreprise. La ville de Boulogne, qui fut témoin de leur ascension, fut presque au même instant témoin de leur désastre leur ballon s'enflamma dans la nue; ils tombèrent et moururent comme frappés de la foudre (*). » Ce premier naufrage aérien ralentit les expériences; cependant, quand on en eut compris la cause, 'elles recommencèrent avec plus d'ardeur que jamais. L'invention du parachute par Blanchard (voyez ce mot), et la substitution définitive des ballons gonflés par le gaz hydrogène aux montgolfières, rendirent les voyages plus sûrs. Bientôt on voulut tirer un parti utile de cette découverte si importante, nonsculement en allant faire dans les couches supérieures de l'atmosphère des expériences de physique et de météorologie, mais en formant des corps d'aé rostatiers, destinés à reconnaître l'ennemi et à transmettre des ordres à l'aide de certains signaux. Le général Jourdan s'en servit à la bataille de Fleurus, et une division d'aérostatiers fut attachée à l'armée expéditionnaire qui fit la campagne d'Égypte sous la république, ainsi qu'à celle qui prit Alger en 1830. Depuis quelques années, beaucoup de tentatives ont été faites pour arri ver à résoudre le plus important des problèmes de l'aérostatique : la direction des ballons. Les uns ont essayé d'un appareil de rames et d'ailes diversement combinées; d'autres ont proposé d'atteler aux aérostats quelquesuns des grands oiseaux voyageurs qu'on aurait dressés à ce service. Jusqu'à présent aucun projet n'a réussi, et peut-être ne faut-il espérer de succès que lorsqu'on possédera une bonne théorie des vents, et que la direction des grands courants atmosphériques aura eté reconnue. Car il est évident que si l'on pouvait compter sur des vents toujours les mêmes, comme ceux qui régnent sur certaines mers, on parviendrait promptement à créer une véritable navigation aérienne. Alors seulement l'aérostatique aura atteint son but et deviendra une véritable science. AFER. Cneius Domitius Afer naquit à Nîmes, l'an 15 ou 16 avant JésusChrist. Après avoir reçu dans les écoles romaines de la Gaule une éducation brillante, il vint fort jeune à Rome, où il prit une place distinguée au barreau. Mais son éloquence était toujours à vendre, et au service du pouvoir. Élevé à la préture par Tibère, Domitius montra sa reconnaissance par son zèle, et ses délations firent périr les derniers amis de la veuve de Germanicus. Il vieillit ainsi dans l'opulence et le déshonneur, mais avec la réputation du plus habile orateur de son siècle cette renommée faillit lui coûter la vie sous Caligula. Pour plaire à ce prince, il lui avait élevé une statue avec cette inscription : A Caïus deux fois consul à vingt-sept ans. Caligula qui prétendait au renom de bon orateur, et que blessait l'éloquence de Domitius, saisit cette occasion, et vint ENCYCLOPÉDIQUE, etc.) (*) Ch. Lacretelle, Histoire de France pendant le dix-huitième siècle, livre xvII, 1. VI, p. 85 et suiv. 10a Livraison. (DICTIONNAIRE 10 |