de son autorité la condamnation des livres d'Arius, déployer la plus rigoureuse sévérité contre cette infâme Thalie, ouvrage où l'hérésiarque, suivant la coutume des détracteurs de la foi, unit la licence la plus effrontée à ses erreurs impies et à ses blasphemes? Théodose, sollicité par saint Chrysostôme, ne s'opposa-1-il pas avec vigueur au progrès de la secte de Montan et de Priscille, dont les dogmes extravagans cachoient, sous une austérité apparente, une corruption outrée, un esprit d'indépendance sans frein et de révolte? Charlemagne ne prit-il pas aussi des mesures pour assurer la société contre des enseignemens et des systèmes qui mettent tout en feu dans son sein par la division des esprits et le choc violent des passions? Enfin, pour citer une autorité encore plus frappante et qu'on n'essaiera pas sans doute d'infirmer par des imputations de foiblesse ou de scrupule, l'empereur Julien ne réprouvoit-il pas les ouvrages consacrés à célébrer des amours coupables? N'a-t-il pas écrit ces propres paroles? De pareilles lectures irritent les passions el allument dans les cœurs une flamme inquiète et furieuse dont il faut prévenir les ravages. » Qu'est-il besoin, N. T. C. F., d'ajouter une foule d'autres considérations qu'il nous seroit aisé d'accumuler ici? Vous le voyez, la loi de Dieu, l'expérience, la vue de votre destinée présente et à venir, l'horreur naturelle de la corruption, l'intérêt de vos familles, l'opprobre qui s'attache à une sombre et sanglante fureur qu'on tourne contre soi-même, enfin les maximes professées par les philosophes les moins suspects et par les chefs des peuples les plus éclairés, toutes ces circonstances et tous ces motifs justifient pleinement ces vives expressions d'un apôtre La langue, ou, si vous le voulez, la parole, et surtout la parole rendue permanente et transmise au loin, quelquefois aux extrémités du monde, par la publicité et par l'écriture, est, de tous les fléaux, le plus redoutable. La langue est un feu qui ravage, consume, anéantit tout ce qui est sacré et utile aux hommes. C'est une iniquité universelle qui embrasse dans son cercle immense et dans ses effets, toutes les erreurs, toutes les calamités et tous les crimes. C'est un son léger et trop souvent flatteur qui se change en un bruit retentissant et terrible produit par les foudres et les tempêtes. M. l'évêque de Luçon, dans son Mandement, explique et recommande l'OEuvre de la Propagation de la Foi: « Oui, s'écrie le digne prélat, il faudroit s'aveugler pour ne pas voir le doigt de Dieu dans les progrès si rapides de cette œuvre et dans les heureux résultats qu'elle obtient chaque jour. L'histoire vous en est connue; vous lisez avec un vifintérêt ces publications périodiques si célèbres sous le nom d'annales de la propagation de la Foi; annales autrement importantes que celles des royaumes et des empires et où le chrétien en suivant la marche de l'Evangile et de la civilisation voit avec un indicible bonheur cette fécondité toujours nouvelle de l'Eglise, cette puissance immortelle du Christianisme qui jamais ne vieillit, et qui, aujourd'hui, comme il y a dix-huit cents ans, brille de tout l'éclat de la jeunesse, de toute la force de la virilité. C'est encore dans ces annales, qui présentent chaque année les états les plus détaillés des recettes et des dépenses de l'association, avec le tableau de ses bienfaits, que le pieux souscripteur peut suivre la trace de son aumône, en admirer les fruits merveilleux, recueillir les vœux et les touchans témoignages de reconnoissance que lui apportent à la fois les quatre vents de l'univers. »Vous attendez de nous maintenant, N. T.-C. F., que nous vous exposions l'état de l'OEuvre de la Propagation de la Foi dans ce diocèse. Nous vous dirons avec bonheur que, grâce à votre foi, à votre fidélité à seconder le zèle de vos pasteurs, elle y est devenue florissante; chaque année la voit faire de nouveaux progrès. En 1856 nous comptions à peine un associé sur 250 habitans, et maintenant, que le Seigneur en soit mille fois loué! nous avons un associé sur 35 diocésains. Nous vous avouerons, N. T.-C. F., que nous sentons nos yeux se remplir de larmes de joie à la vue de cette preuve non équivoque de votre piété, et nous vous adresserons, dans l'épanchement de notre ame, les paroles que l'apôtre saint Paul écrivoit aux fidèles d'une église qui lui étoit particulièrement chère. « Je rends grâce à mon Dieu toutes les fois que je me souviens de vous, et >> dans toutes mes prières mon bonheur est de prier pour vous tous, éprouvant >> une grande joie de ce que vous faites pour la prédication de l'Evangile. J'ai une >> ferme confiance que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre, la per» fectionnera jusqu'au jour de Jésus-Christ. »> M. l'évêque de Digne a donné pour Mandement une seconde lettre pastorale sur la ville éternelle dont le souvenir est toujours si vivant dans son cœur. Le sujet de ce mandement est le règne visible de JésusChrist sur Rome. Nous n'en pouvons reproduire que l'extrait suivant qui donnera une idée de cette belle et touchante pastorale : « Mais, après l'avoir contemplé au Capitole sous le poids des chaînes, toujours puissant par la parole et par l'exemple, suivons-le au Janicule, dans cette dernière victoire qui doit ajouter à sa royauté spirituelle la couronne du martyre, les honneurs même du Calvaire. Néron est revenu d'Achaïe, impatient d'immoler à sa rage le père commun des fidèles. Il le condamne au supplice de la croix. Cet empereur de théâtre venoit de se faire décerner une ovation pour avoir vaincu dans les jeux pythiques et olympiques. Le prince des apôtres court à un triomphe plus grand et plus digne, dont la pompe, partie du Vatican, traversera les siècles, pour ne finir qu'à l'éternité. On le crucifie la tête en bas sur le point culminant du Janicule, appelé aujourd'hui Mont-d'Or, à l'endroit même où s'élève, en mémoire de cet événement, un gracieux temple circulaire. Sa dépouille mortelle, dérobée à la profanation des païens par les soins de deux saintes femmes, Basilisse et Anastasie, est enterrée non loin de là au Vatican, près de la voie triomphale. >> Ce jour-là, tressaillant dans les mauvais instincts de sa nature, Néron aussi s'écria Il est mort! Et c'étoit le jour où, par l'aspersion de son sang, Pierre consacroit l'Eglise romaine comme le seul légitime sanctuaire du vrai Dieu, destiné à se dilater sans cesse dans l'unité pour recueillir de toutes les parties du monde la multitude des élus, frappant ainsi d'une égale réprobation et les temples des idoles et les temples des hérésies; c'étoit le jour où, par cette dédicace, que les peuples célébreront avec respect d'âge en âge, il élevoit d'avance la ville des pontifes au-dessus de toutes les capitales des empires, et la faisoit briller d'un éclat de sainteté et de grandeur, qui devoit surpasser l'éclat de toutes les gloires humaines; c'étoit le jour où, par la sépulture de l'héritier universel de l'apostolat, le Vatican s'illuminoit de la triple lumière de ses enseignemens, de ses miracles et de ses vertus, pour éclairer en tous temps et en tous lieux, de ses inépuisables splendeurs, la route des ames vers leur dernière patrie. » Mais, que disons-nous? C'étoit le jour où Rome païenne, Rome persécutrice des saints, Rome tant redoutée de l'univers étoit, avec sa formidable puissance, déjà vaincue dans les décrets du Ciel, par la croix de Jésus-Christ et par la patience de Pierre; le jour où des armées de martyrs commandées par le vicaire de Dieu, alloient triompher des innombrables légions de l'empereur et de ses féroces proconsuls, en mourant comme des agneaux, à l'exemple du maître et du disciple; le jour où l'idolâtrie frappée au cœur, étoit sur le point de voir son culte sacrilége détruit, ses temples renversés, ses autels démolis, ses statues réduites en poudre, ses spectacles délaissés, ses prostitutions en horreur, les peuples relevés de leur oppression, et le genre humain affranchi de l'esclavage. >>> Les anges, ce jour-là, en voyant la guerre déclarée à Dieu et à son Eglise, commencèrent à chanter l'hymne de la céleste vengeance, le chant divin de la victoire: « Elle est tombée, elle est tombée, la grande Babylone! la cité superbe >> qui, dans son orgueil, se disoit : Je suis reine, et pour l'éternité!... Babylone, >> grande ville, ville puissante, ta condamnation est venue: Malheur! malheur !... » Ciel, réjouissez-vous sur elle; et vous, saints apôtres et prophètes, parce que » Dieu vous a vengés!..... » Et déjà sur les ruines de cette Rome idolâtre et cruelle, qui s'est pendant trois siècles enivrée du sang des martyrs, je vois s'élever jusqu'au ciel, inébranlable et radieuse, la colonne qui doit éterniser aux yeux de l'univers la victoire de Pierre sur Néron, de Jésus-Christ sur Satan, du Dieu véritable sur les faux dieux. » -- REVUE ET NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. ROME. Ainsi que nous l'avoit annoncé notre correspondance particulière, un consistoire secret a été tenu au Vatican le lundi 20 janvier. Le Saint-Père y a proposé : Pour l'église métropolitaine de Gnesne et Posen, M. Léon de Przystuski, prêtre polonais, chanoine et prévôt de ladite église, vicaire capitulaire et docteur in utroque jure. Pour l'église archiepiscopale de Trajanopolis in partibus, Mgr JeanDominique Stefanelli, transféré du siége métropolitain de Lucques. Pour l'église archiepiscopale de Tiane in part., Mgr François Gentilini, transféré du siége épiscopal de Rimini. Pour l'église archiepiscopale de Damas in part., Mgr François Brigante-Colonna, de Tivoli, chanoine de Saint-Jean-de-Latran, camérier surnuméraire de S. S., docteur in utroque jure. Pour l'église épiscopale de Jesi, Son Em. Rev. le cardinal Cosimo Corsi. Pour l'église épiscopale de Rimini, Mgr Salvator Leziroli, transféré du siége épiscopal de Montefeltre. Pour l'église épiscopale de Ferentino, Mgr Bernard Tirabassi, prêtre et chanoine de la collégiale de Montalto, chargé d'affaires du SaintSiége à Florence, et camérier d'honneur de Sa Sainteté. Pour l'église épiscopale de Bosa, D. Antoine Uda, prêtre de Milis, chanoine et curé de l'église métropolitaine d'Oristane (Sardaigne), vicaire-général et docteur en théologie. Pour l'église épiscopale d'Aquila, D. Michel Navazio, chanoine et pénitencier de la cathédrale de Melfi, docteur in utroque jure. Pour l'église épiscopale de Mazzara (Sicile), D. Antoine Salomone, chanoine théologal d'Avellino, professeur de théologie. Pour l'église épiscopale de Lacedonia (Sicile), D. Louis Napolitano, prêtre du diocèse de Nola, curé primicier de Brusciano. Pour l'église épiscopale de Caltanissetta (Sicile), D. Antonin Stromillo, prêtre du diocèse de Capaccio, religieux profès de l'ordre des Théatins, prévôt de ladite congrégation, à Sainte-Irène de Lecce. Pour l'église épiscopale de Rosnavie (Hongrie), D. Adalbert de Bartakocvitz, prêtre du diocèse de Nitrie, vicaire-général et chanoine de l'église métropolitaine de Strigonie. Pour l'église épiscopale de Neosolio (Hongrie), D. Joseph de Rudnyanszky, chanoine et vicaire-général du diocèse de Strigonie. Pour l'église épiscopale de Fafa, in part., D. Louis Stanislas Letwski, chanoine de la cathédrale de Cracovie, commissaire épiscopal et sénateur de cette ville, docteur en théologie. Enfin la demande du Pallium a été présentée en faveur du nouvel archevêque de Gnesne et Posen. de Le jour de la fête de la Chaire de saint Pierre, le Pape a assisté sur son trône pontifical à la messe solennelle qui a été célébrée dans la basilique vaticane par le cardinal Mattei, en présence du sacré collége, des archevêques et évêques assistans au trône, du sénat de Rome, la prélature et de la cour pontificale. Après l'Evangile, M. Constantin Borgia, élève de l'Académie ecclésiastique des Nobles, a prononcé le discours d'usage sur l'objet de la solennité. Le soir, les vêpres ont été chantées à Saint-Pierre par un double chœur de musiciens, Le 14 janvier, une assemblée génerale de la Congrégation des Rits a eu lieu au palais du Vatican, en présence du Pape, au sujet des vertus de la vénérable Sœur Marguerite-Marie Alacoque, religieuse de l'Ordre de la Visitation, du monastère de Paray-le-Monial, diocèse d'Autun, particulièrement connue par son zéle pour la propagation du culte du sacré Cœur de Jésus. Le cardinal Patrizzi est rapporteur de la cause: Mgr Arnaldi en est le postulateur. Pour obtenir de Dieu l'heureux résultat de cette cause de beatification, de ferventes prières ont été faites dans toutes les maisons des religieuses de la Visitation; une neuvaine en l'honneur du sacré Cœur a eu lieu dans leur couvent de Rome, et le jour ou la Congrégation des Rits s'est réunie chez le souverain Pontife, le très-saint Sacrement est demeuré solennellement exposé jusqu'au soir à l'adoration des fidèles. PARIS. Mandement de M. l'Archevêque de Paris pour le saint temps de Carême 1845, sur la visite du très-saint Sacrement. « Denis-Auguste Affre, par la miséricorde divine et la grâce du Saint-Siége apostolique, Archevêque de Paris; » Au clergé et aux fidèles de notre diocèse, salut et bénédiction en notre Seigneur Jésus-Christ. » Témoins des douleurs de l'Eglise, souvent, N.-T.-C.-F., vous en avez gémi avec vos pasteurs. Vous avez uni vos prières à celles qu'ils faisoient monter vers le ciel pour sa cause sacrée : nous vous en bénissons. Et cependant, au nom de l'Eglise elle-même, nous vous prions d'oublier, s'il se peut, ses dangers, ses maux, ses blessures, pour penser avant tout, pendant cette sainte Quarantaine à votre propre salut, à la guérison de vos propres blessures. Elle vous dit par notre bouche, comme autrefois Jésus-Christ montant au Calvaire : Si vous avez des larmes, ne les répandez pas sur moi; qu'elles coulent sur vous-mêmes, accompagnées du repentir et de la prière. » Cette prière pénitente, qui doît laver votre ame, vous la porterez assidument, si vous voulez écouter notre plus pressant désir, aux pieds du Sauveur adorable, qui, caché sous les voiles eucharistiques, réside le jour et la nuit au fond de nos sanctuaires. Pontife éternel de l'humanité, il y vit pour intercéder en notre faveur Semper vivens ad interpellandum pro nobis. » La nuit, solitaire adorable, tandis que tout sommeille autour de nos temples, il offre à son Père, au nom de la grande cité qui repose, au nom de l'univers tout entier, des hommages, des vœux d'un prix infini. Il prie pour des enfans qu'il aime, pendant que, forcés au repos par l'infirmité de notre nature, nous ne laissons devant son tabernacle qu'une lampe qui se consume, image imparfaite du feu sacré qui doit brûler nos cœurs. » Le jour, après que l'heure du grand sacrifice du matin est passée, un trop petit nombre d'adorateurs fidèles se succède jusqu'au soir pour offrir à la suprème Majesté les hommages d'un cœur pur ou repentant, et pour recevoir en echange les mille faveurs qui s'échappent de ses mains. » Or, N. T.-C. F., c'est au pied de ce trône de grâce que nous vous convions pendant ce Carême qui commence; c'est-là que nous désirons vous trouver, et nous unir à vous dans un même sentiment de foi et d'adoration. Si nous pouvions espérer que ce désir sera exaucé, nous n'aurions qu'à bénir Dieu du succès certain du ministère de vos pasteurs; nous n'aurions qu'à le bénir de votre salut, assuré qu'en quittant cette source de vie, vous emporteriez et la résolution ferme de remplir vos plus graves obligations, et la grâce qui rendroit vos résolutions fécondes... >> Tout le reste de ce Mandement, rempli d'onction, développe les motifs de cette touchante et salutaire pratique de la visite au très - saint Sacrement. Enfin, à la suite du dispositif pour le Carême, qui est le même que celui de l'année précédente, on trouve l'observation sui vante : « M. l'Archevêque appelle l'attention de MM. les curés et du clergé de Paris, sur un écrit intitulé: Introduction philosophique aux preuves du Christianisme, qui doit paroître dans les premiers jours de février. Ils pourront en conseiller la lecture aux personnes d'un esprit cultivé, et qui seroient imbues des préjugés rationalistes, si malheureusement répandus aujourd'hui. C'est pour elles surtout que M. l'Archevêque l'a composé. » Il se vend au profit du petit séminaire, chez Adrien Le Clere et Cie, rue Casselle, no 29. » A ceux qui osent proclamer que l'esprit de la véritable religion n'est plus dans l'Eglise ; à ceux qui reprochent au clergé de France d'être déchu de son antique splendeur; à ceux qui l'accusent d'ignorance ou d'ambition; à tous ceux enfin qui affectent pour lui de superbes dédains et prétendent le laisser comme un vieux débris du temps passé, loin des voies nouvelles où le progrès pousse l'humanité, nous recom |