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F'inspecteur-général des écoles de tir pour les armes à feu portatives. Cette ordonnance est précédée d'un rapport du maréchal Soult, qui propose de faire de l'école du tir de Vincennes une école normale pour toute l'armée, et d'y rattacher plus tard des écoles secondaires.

- Le Moniteur Parisien publie la note suivante :

a Le traité de fusion entre les deux compagnies des chemins de fer de Versailles (rive droite et rive gauche) vient d'être définitivement signé. Sa réalisation est seulement subordonnée à la concession aux deux compagnies du chemin' de prolongement sur Chartres, dont les travaux sont en cours d'exécution en' vertu de la loi votée dans la dernière session des chambres. »

-La réception de M. Mérimée à l'Académie française a eu lieu hier avec la solennité accoutumée. M. le comte Molé occupoit le fauteuil du chancelier. Le récipiendaire a prononcé l'éloge de son prédécesseur, M. Charles Nodier. C'est M. Etienne qui a répondu à M. Mérimée. Son discours s'est renfermé dans l'appréciation des ouvrages de M. Mérimée et de M. Charles Nodier.

- Hier, la 8o chambre de police correctionnel!e, présidée par M. Perrot, étoit saisie de la plainte en diffamation portée par M. Gérusez contre M. Barrier, gérant de l'Univers religieux. On se rappelle que plusieurs exceptions d'incompétence avoient été opposées par M. Barrier et repoussées par le tribunal et par la Cour de cassation. Le tribunal de police correctionnelle avoit enfin à juger jeudi le fond de l'affaire. Me Bethmont a soutenu la plainte de M. Gérusez, et le tribunal, après un quart d'heure de délibéré, a rendu un jugement par lequel, conformément aux conclusions de M. le substitut Saillard, il déclare que les observations de M. l'évêque de Rodez reproduites par l'Univèrs dépassent les bornes d'une simple critique, qu'elles contiennent contre le plaignant une imputation de faits diffamatoires qui ne peut pas trouver d'excuse même dans les écarts d'un zèle consciencieux; en conséquence M. Barrier, considéré comme complice du délit, a été condamné à 300 fr. d'amende et aux dépens.

-La cour de cassation, à son audience d'hier, a déclaré le sieur Affenaër non recevable dans son pourvoi contre l'arrêt de la cour royale de Paris, chambre d'accusation, qui l'a renvoyé devant la cour d'assises, sur les quatre chefs d'inculpation, tous quatre relatifs à des soustractions ou à des faux commis au préjudice de la maison de la rue des Postes. La soustraction de diverses valeurs, s'élevant à 240,000 fr., s'est opérée dans le cours des années 1843 et 1844. Le pourvoi a été écarté parce qu'il a été fait tardivement.

- Une scène scandaleuse a eu lieu dernièrement dans l'église Saint-Denis-duSaint-Sacrement, rue Saint-Louis, à l'heure de la seconde messe basse, qui avoit réuni un grand nombre de fidèles.

Le suisse, ayant remarqué un individu de haute taille et de figure suspecte, qui importunoit les assistans en leur demandant l'aumône avec insistance, lui intima l'ordre de sortir de l'église. Mais bientôt cet individu rentra par une autre porte et recommença ses importunités. On le chassa de nouveau. Če tenace mendiant s'étant un troisième fois présenté dans l'église, le suisse lui fit de vifs reproches, anquel ce malheureux répondit en vomissant les plus grossières injures contre tout le monde, contre le suisse, contre le bedeau, contre le curé, contre les assistans. Un grand nombre de dames, effrayées des démonstrations et des propos de cet homme, abandonnèrent le service divin, qui fut interrompu, et quittèrent précipitamment l'église.

Enfin, après une résistance assez vive, cet homme a été arrêté.

(Gazette des Tribunaux.)

On restaure en ce moment les anciens appartemens qu'occupoit au Louvre M. le duc de Choiseul, lorsqu'il étoit gouverneur de ce palais.

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Les nouvelles de Toulouse annoncent que les élections municipales, d'abord balancées, tournent à l'avantage de l'opposition.

EXTÉRIEUR.

ANGLETERRE. Dans la séance de la chambre des lords du 4 février, à propos de l'adresse à la reine, lord Brougham a beaucoup parlé des reiations de la France et de l'Angleterre. Le voyage du roi des Français a produit, a-t-il dit, d'excellens résultats. Des concessions à des conditions égales ont eu lieu entre les deux puissances; c'est l'unique moyen de conserver la paix. Le marquis de Lansdowne a exprimé l'espoir que les deux gouvernemens de France et d'Angleterre, s'il survenoit quelque complication, s'empresseroient d'obtenir des explications le plus promptement possible. Lord Aberdeen a fait l'éloge de la loyauté et de la modération des deux gouvernemens, qui n'ont jamais songé, selon lui, à demander que ce qui pouvoit être accordé honorablement.

Le même jour, à la chambre des communes, M. Charteris a fait la motion d'une adresse en réponse au discours du trône. Cette motion a été appuyée par M. Baring. Lord John Russell a présenté quelques considérations sur certains passages de l'adresse. Il s'est étendu sur la question de l'Irlande et le droit de visite. Sir Robert Peel a exprimé le regret que M. Gladstone, poussé par ses scrupules religieux, eût quitté le ministère.

-La Gazelle de Londres annonce officiellement que M. Sydney Herbert est nommé secrétaire-d'Etat de la guerre.

- La malle des Indes est arrivée hier avec des nouvelles de Bombay du 1er janvier; elles sont peu importantes. La guerre contre les Mahrattes étoit presque terminée à cette date; le Scinde étoit tranquille ainsi que le Penjaub, mais une peste affreuse régnoit à Caboul, et l'armée comptoit trois mille malades. Les dépêches de la Chine sont sans intérêt.

SUISSE.

M. le général de Sonnenberg, ancien colonel fédéral et membre du conseil, actuellement au service de S. M. le roi des Deux-Siciles, a fait savoir au gouvernement de Lucerne que son souverain l'a autorisé, sur la demandé des cantons restés fidèles au pacte, à prendre le commandement supérieur des troupes, dans le cas où il surviendroit de nouveaux troubles. M. de Sonnenberg est attendu à Lucerne.

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TURQUIE. — La Gazelle d'Augsbourg publie une correspondance de Constantinople du 12 janvier. Ce jour-là, le sultan, entré inopinément dans le divan, sans Rizza-Pacha qui l'accompagne ordinairement, après avoir vivement reproché à ses ministres leur mauvaise administration, et les vices de leur politique, avoit lu un hatti-scherif qui leur recommandoit plus d'activité, plus d'énergie et un plus grand respect de la justice, et qui ordonnoit en même temps la fondation de nouvelles écoles et d'hôpitaux, où tous les malades seroient reçus, sans distinction de nationalité. Cette démarche inattendue paroît avoir produit le plus heureux effet.

On écrit de Constantinople, le 12 janvier, à la Gazelle d'Augsbourg : <«< De nouveaux troubles ont éclaté dans la Syrie. Les Maronites se sont divisés en deux partis, dont chacun est commandé par un chef spirituel. Le plus puissant a pour chef le patriarche, qui a la plus grande partie des revenus de l'Eglise. L'autre a pour chef le prieur du cloître de Kescheheca, Reiselam. Il compte dans ses rangs la masse du clergé secondaire, mécontent de ce que les dignités de l'Eglise sont devenues le monopole de quelques familles. Ces deux partis en sont

venus aux mains dans Kesrnam et aux environs. Le patriarche, attaqué dans sa résidence par les paysans, a été forcé de fuir, après une vive résistance de ses partisans. Le peuple révolté, conduit par le bas clergé, s'est établi dans Kanobez, résidence du patriarche. Ainsi, le désordre va toujours croissant dans le Liban. Le pacha attend de nouvelles instructions pour agir. En ce qui concerne les nouveaux troubles, il a nommé une commission mixte, composée de Turcs et de Maronites, qui devra examiner les griefs du bas clergé. »

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L'ordre du jour appelle la discussion de la proposition de MM. d'Haussonville, de Sahune, Saint-Marc Girardin, Sainte-Aulaire, de Gasparin et Rihouet, relative à l'admission et à l'avancement dans les fonctions publiques.

M. DE SAINTE-AULAIRE. L'honorable M. Lherbette a annoncé l'intention d'ap porter à la tribune, avec la discussion de la proposition dont nous sommes les auteurs, un incident qui n'a aucun rapport avec elle. Nous demandons à l'hono rable M. Lherbette de séparer ces deux discussions. Ni dans son ensemble, ni dans ses détails, ni dans ses articles, notre proposition n'a de rapport avec la circonstance à laquelle on l'a mêlée.

L'incident que l'honorable M. Lherbette a soulevé pourra être l'objet d'une discussion spéciale ou prendre place dans la discussion des fonds secrets, mais il seroit déplacé dans celle qui va s'ouvrir.

Lorsqu'il appuya notre proposition l'an passé, M. le ministre des affaires étrangères lui rendit un hommage mérité, en disant qu'elle étoit sincère. Oui, notre proposition est sincère, et c'est pour qu'elle ne perde pas ce caractère que nous désirons qu'elle ne soit mêlée à aucune affaire étrangère.

M. Lherbette n'insiste pas pour faire des interpellations au ministère. Il se tient aux ordres de la chambre; c'est à elle de décider.

M. Odilon-Barrot pense que la question des destitutions arbitraires viendra plus opportunément, soit à l'occasion des fonds secrets, soit à l'occasion d'une proposition sur les incompatibilités.

M. Guizot déclare que le gouvernement est prêt dès ce moment, et le sera quand se présentera la discussion.

Les débats s'engagent sur la proposition relative aux fonctions publiques. Après l'adoption de tous les articles, avec quelques modifications plus ou moins importantes, on passe au scrutin secret, et il se trouve que la proposition est rejetée par 157 boules noires contre 156 boules blanches.

Séance du 7.

La chambre adopte sans discussion et à la majorité de 173 voix contre 72, le projet de loi relatif à la translation des cendres du général Bertrand aux Invalides, près de celles de l'empereur Napoléon.

L'ordre du jour appelle la discussion de la proposition de M. de Saint-Priest, relative aux tarifs de la poste aux lettres.

Cette proposition a deux objets 1° l'établissement d'une taxe uniforme pour les lettres; 2o la réduction de 5 fr. à 2 fr. p. 100 pour toute somme n'excédant pas 50 fr., du droit établi au profit du Trésor par la loi du 3 nivôse an V. Dans les conclusions qu'elle présente aujourd'hui à la chambre, la commission chargée de T'examen de cette proposition met à l'écart la première de ces questions, accepte la réduction du droit sur les articles d'argent; et d'un autre côté, allant plus loin que M. de Saint-Priest lui-même, supprime complétement le décime rural.

MM. Muteau et Monnier de la Sizeranne proposent de remplacer le premier atticle de la proposition de M. de Saint-Priest par la rédaction suivante :

<< A compter du 1er janvier 1846, la loi du 15 mars 1827, relative aux tarifs de la poste aux lettres, sera modifiée ainsi qu'il suit :

>> Toute lettre simple, du poids de sept grammes et demi, circulant dans l'intérieur de la France, de bureau à bureau de poste, sera soumise à une taxe uniforme de 20 centimes. >>

M. le ministre des finances et M. Chégaray combattent cet amendement, qui est défendu par MM. O. Barrot et Bineau.

Deux épreuves par assis et levé étant déclarées douteuses, on procède au scrutin, qui donne le résultat suivant :

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La chambre adopte l'amendement. Demain, suite de la discussion.

L'inqualifiable livre de M. Michelet, intitulé: Du Prêtre, de la Femme, de la Famille, ne restera pas sans réplique. Une réfutation va en paroître prochainement sous le titre : DU PRÊTRE, par M. l'abbé Adolphe de Bouclon, du diocèse d'Evreux. Réponse à M. Michelet.

L'auteur s'exprime ainsi dans la préface :

<< Personne n'honore autant que moi les talens, l'esprit, le caractère, les qualités aimables de M. Michelet.

» J'ai pu l'apprécier. Pendant trois années, j'ai été son auditeur assidu au pied de sa chaire du collège de France. J'ai aimé autant que personne sa parole douce, élégante, facile, étincelante de verve et d'esprit. S'il avoit quelquefois des sorties qui me navroient l'ame de tristesse, qui contristoient mon cœur chrétien: s'il développoit des doctrines qui me désenchantoient de tout, qui éteignoient dans Je cœur cette lumière divine que j'avois saluée avec transport dès le berceau, il avoit du moins des élans de patriotisme qui m'échauffoient d'un feu sacré. Je lui savois gré de cette rosée qu'il laissoit tomber, par intervalles, sur le sol aride et désert de mon cœur. Je me laissois prendre au charme de ses récits :j n'ai jamais entendu avec autant de plaisir, un plus aimable conteur. Les doctrines du professeur sont mauvaises : le cœur de l'homme est bon....

» Je ne pense pas maintenant avoir besoin de protester que, dans cet écrit, je n'attaque pas l'homme, mais seulement l'écrivain, l'auteur du Prêtre, de la Femme, de la Famille. Je combats : je ne sais pas haïr. >>

Le Gérant, Adrien Le Clerc.

BOURSE DE PARIS DU 7 FÉVRIER 1845.

CINQ p. 0/0. 122 fr. 45 c.
TROIS p. 0/0. 84 fr. 95 c.
QUATRE p. 010. 108 fr. 20 c.
Quatre 1/2 p. 0/0. 000 fr. 00 c.
Emprunt 1841. 00 fr. 00 c.

Oblig. de la Ville de Paris. 1450 fr. 40 c.
Act. de la Banque. 3280 fr. 00 c.

Quatre canaux 1275 fr. 00 c.

Caisse hypothécaire. 772 fr. 50 c.
Emprunt belge. 000 fr. 010.
Emprunt romain. 105 fr. 118.
Rentes de Naples. 99 fr. 50 c.
Emprunt d'Haïti. 430 fr. C0 c.
Rente d'Espagne. 5 p. 0/0. 39 fr. 1/8.

PARIS.- IMPRIMERIE D`Adrien le clere et 6o, rue Cass‹ t'e, 29.

MARDI 11 FÉVRIER 1845.

(N° 4023.)

ÉVÊCHÉ DE VIVIERS.

Monsieur le Rédacteur,.

Dans ma lettre du 14 décembre dernier, que vous avez eu l'obligeance d'insérer dans votre Journal du 21 du même mois, je signalois les moyens indignes employés par les nouveaux réformateurs de l'Eglise de France, pour rendre odieuse l'autorité sainte des évêques. Je citois en preuve les paroles qu'ils ont faussement attribuées au souverain Pontife, en faveur de leurs doctrines, et la falsification de la correspondance entre M. l'évêque de Viviers et un desservant de son dio

cèse.

Tous les bons prêtres apprécieront la manière un peu leste dont le Bien social élude l'autorité de la lettre du cardinal Lambruschini. C'est, dit-il, une réponse d'un ministre d'Etat à un prélat, sur l'administration temporelle de son diocèse. Nous ne soutiendrons pas que cette lettre contienne une décision doctrinale ex cathedra. Mais elle est écrite au nom de Sa Sainteté, qui ne connoissoit déjà que trop les doctrines de MM. Allignol, rẻprouvees par le respectable épiscopat français. Ce document a donc son importance, et les prêtres fidèles qui n'attendent pas une condamnation expresse, à qui il suffit de connoître la pensée du Père commun des fidèles, se retirent d'un parti dangereux, ainsi que plusieurs l'ont fait dans ce diocèse, depuis la publication de cette lettre.

Au reste, mon but, en rendant publique cette lettre, a été de montrer que les partisans de l'émancipation du clergé se couvroient à tort de l'autorité et de l'assentiment du Saint-Siége, et je pense que ce but a été atteint.

J'ai aussi donné pour preuve du peu de confiance que méritent les assertions des hommes de ce parti, la falsification des lettres de Mgr l'évêque de Viviers et d'un desservant de ce diocèse.

Le Bien social a paru croire que je l'accusois lui-même de cette falsification. Qu'il relise ma lettre, il verra que ce n'est pas lui qui est mis en cause. Il s'est donné un tort très-grave, sans doute, celui d'accueillir légèrement des communications de cette importance de la part de correspondans qui ne lui sont pas bien connus. La falsification a été faite dans une réunion de partisans de l'émancipation, à l'insu, pour une partie du moins, du prêtre qui a eu la foiblesse de livrer la correspondance et qui a depuis réparé ses torts de la manière la plus honorable. Il faut que le parti des réformateurs subisse toute la honte qui lui revient de cette indigne falsification. Nous n'en accusons pas le Bien L'Ami de la Religion. Tome CXXIV. 18

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