ON a remis à ce Théatre l'Infante de Zamora, Ce Theatre manque de Tailles dans le genre comique. M. Vallière, un pen trop marqué pom "Ies Amoureux, paroît vouloir fe confacier à cet emploi; & ce premier efflai doir étie garant des fucces qu'il est fait pour y obtenir. Les autres rô'es ont été remplis comme la première fois; savoir, celui de l'Infante par Mme. Sainte-Marie, qui donne chaque jour de nouvelles preuves de fon intelligence; & celui de Juliette para Mme. Ponteuil, qui fi bien foutenu dans cette Capitale la réputation qu'elle s'étoit acquise en Province depuis longtemps: tous les airs fom applaudis avec transport, & on lui fait répéter conftamment deux morceaux. a Le succès de cette Pièce est d'autant plus heureux pour ce Theatre, qu'elle peut fervir pour les débuts de différens Acteurs de Provinces, qui vou droient le faire connoître à Paris. On a donné aussi la première représentation du Souper d'Henri Quatre, ou le Laboureur de venu Gentilhomme, fait historique en un Acte, par MM. BOUTHILLIER & DESPREZ de Valmont. Cette Pièce est fondée sur une Anecdote connue. Henri IV, en se rendant à la Bataille d'Ivri, Henri de l'afile chez la femme d'un des Officiers de son armée. Elle n'a rien à lui donner pour fouper; un Laboureur son voisin lui offre le fica, qui confifte en une dinde graffe. Il veut, comune de raifon, en manger sa part. La Dame, un peu entichée des préjugés de nobleffe, qui servent auifi d'obstacles dans l'intrigue amoureuse, fait quelques difficultés: Henri les lève toutes, & facilite également le mariage des jeunes gens. Il accorde au Paysan qui l'a fi bien reçu, des Lettres de Nobleffe ; & celui-ci choifit pour armoirie sa dind:, qui lui a été li favorable & qu'il doit porter en pal. Il y a dans cette petite Pièce beaucoup de chofes agréables; mais ce qui a été le mieux senti, sont les allutions aux circonftances présentes. On ne met pas au Théatre un Roi bon, fenfible, & ami de fes Peuples, que le Public n'y voye tout de suire le portrait de notre Monarque bienfaifant. Lorfque l'on boit la santé du Roi, le Public répond aux Acteurs avec une ivresse qui n'est ralentie que par le regret de n'avoir pas pour témoin dans la Salle méme l'objet de ces transports. ANNONCES ET NOTICES. ON a mis de la Cette Livraison eft composée du Tome III, première Partie, Botanique's M. le Ch. par de la Marck, de l'Académic Royale des Sciences. Du Tome I, deuxième Partic, des Beaux-Arts; par feu M. Vatelet, de l'Académie Françoise, & M. Lévêque, de celle des Infcriptions. Du Tome IX, deuxième Partie, de la Jurisprudence, Police Municipalité; par M. Peuchet, Avocat. Du Tome III, deuxième Partie, de la Marine; par M. Vial du Clairbois, Ingénieur-Constructeur à Breft, &c. Le prix des deux premiers Volumes est de 11 liv. Le prix des deux derniers, 6 liv. ; savoir, un Volume à 11 liv. & un à 6 liv., conformément i ce que nous avons annonce. Brochure des quatre demi-Volūmes, 2 liv. 1 Toral... 19 liv. 56 MERCURE DE FRANCE. Le port de chaque Livraifon eft au compte des Soufcriptours. Dorure & Argenture. A Paris, chez Difnematin & Compagnie, rue de la Féronnerie, au Lion d'or. Le Décret de l'Affemblée Nationale, concernant l'Argenterie, a dù exciter fur l'objet que nous an❤ nonçons, l'émulation des Artiftes & des Cosmerçans. Les nouveaux efforts de M. Difaemain & Compagnie, pour affortir pins complètement leur riche Magafin de Dorares & Argontures, rant pour l'Eglife que pour l'Appartement, nous ont paru digues d'être remarqués, & recommandés au Public. Les objets qu'on y trouve font précieux par le goût, fe nombre & la variété. ̧ La Dame Vicaire, connue depuis long-temps pour détruire le Rachitiline, & redreffer les tailles mal conformées, continue toujours, avec le plus heureux fuccès, à réparer les diformités de la Nature. Ses cures font atteftées, tant par les perfennes les plus recommandables de la Capitale, que de la Province; & elle vient d'obtenir une approbation du Comité de Police. Elle a unc Maifon à St-Germain-en-Laye, pour faire prendre l'air à fes Malades. Elle demeure à Paris, rue Mélée, No. 23. SUR le Mercure de France, & quelques nouveaux Journaux, ou Papiers nouvelles. Fragment d'une lettre de M. PAN cxovсKE, à M. *** UN NOUVEL ORDRE des chofes, une deftruction totale des privilèges, la liberté de la preffe accordée à la Nation, l'établiffement de plus' de cinquante Gazettes & Journaux nouveaux, traitant tous de Vers, de Littérature, d'Arts, de Sciences, d'Adminiftration, de Politique intérieure & extérieure de l'Allemblée Nationale, renfermant des Annonces & Avis de toutes fortes d'efpèces, paroiffant la plupart tous les jours,' & faifant librement, fans cenfure, & fans rien payer, ce que les autres Journaux n'ont fait précédemment qu'avec les plus féveres entraves & à prix d'argent: ce nouvel ordre des chofes, dis-je, m'oblige M. à vous mettre, fous les yeux, ma fituation. Toutes les propriétés excluf ves n'exiftant plus aujourd'hui, je n'aurois fans doute aucun droit de me plaindre des nouveaux Journaux propofés à la Nation, fi leurs pro priétaires s'étoient bornés dans leurs profpectus à n'annoncer que ce qu'ils fe propofent de faire; mais plufieurs fe font conduits d'une manière fi indécente à mon égard que je me crois obligé d'en inftruire le Public, & de vous en faire part. Dans plufieurs Avis on a avancé que les nouveaux Journaux remplaceTont avec avantage le Mercure de France. Le Α |