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DE FRANCE.

SAMEDI 21 NOVEMBRE 1789.

PIÈCES FUGITIVES

EN VERS ET EN PROSE.

VERS

Sur le jeune DE LA FAYETTE. (L'Auteur éteit placé à côté de lui le jour de la Bénédiction des Drapeaux à N. Dame.)

ADMIREZ donc cet Enfant plein de charmes ! Comme il foutit aux cliquetis des armes ! Comme il s'émeut au fon des inftrumens guerriers! Brûleroit-il déjà de cueillir des lauriers,

Et d'imiter les plus grands Capitaines?

Son fang bouillonne dans fes veines.

Peut-il fe démentir ? c'eft le fang d'un Héros

Qui dans l'Art des Combats connoît pcu de Rivaux,

N47. 21 Nov. 1789.

C

Je demandois fon nom; cet instinct le décèle.

Puis-je le méconnoître au feu plein de douceur,
Au noble feu dont fon ame étincelle !

Il croit déjà voler où la gloire l'appelle :
Un fentiment jaloux fait palpiter fon cœur.
Comme fon père, un jour, plein d'un généreux zèle,
A l'honneur, à l'Etat, à fon Prince fidèle,
De notte liberté, courageux défenfeur,
Il faura lui prêter une force nouvelle.
Idole des Français, des Méchans la terreur,
Ardent à fe couvrir d'une gloire immortelle,
Toujours du Champ de Mars il fortira vainqueur..
Puiffe-t-il voir pourtant tromper fa jeune ardeur,
Et n'être point forcé d'égaler fon modèlė.

(Par un Abonné.)

Explication de la Charade, de l'Enigme & du Logogriphe du Mercure précédent. Le mot de la Charade eft Coucou ; celui de l'Enigine eft le Banc; celui du Logogriphe eft Français, où l'on trouve Aar, An Cri, Franc, Ifaraç, `Raçan,

CHARADE.

Mon premier détruit mon entier,
Et le détruit par mon dernier.

(Par M. M... de R..., âgé de 9 ans.)

ÉNIGM E.

J'ASSISTE à l'Office divin ;
Aux Grands je fuis très-familière;
Soumife à la gent journalière,
Je fais remplir fon broc de vin,
Lorfque fon efprit en goguette
Lui fait noyer à la guinguette
Au fond du verre fon chagrin.
Miniftre actif de la Police,
Je proclame auffi fes décrets;
Du criminel anti-complice,
J'ai prévenu bien des forfaits;
A la pudeur perfécutée,
Souvent je fus d'un grand fecours ;
De pareffe non fufpectée,

Au Café je fuis tous les jours;
Mais c'eft dans l'auguste Assemblée
Qu'admire aujourd'hui l'Univers,
Que ma capacité troublée
Sagite en mille fens divers;

Par la difcorde & la cabale,
Là mon Empire eft affermi;
A quelques-uns je fuis fatale;
Pour d'autres je vaux un ami
Enfia, dans ce féjour admife,
Je pourfuis les méchans, les fots
Et deviens l'Argus des complots.
Ou le fignal de la fottife.....
Mais à m'arrêter promptement,
Ami Lecteur, mon but me porte
Tu me devines furement,
Je fais fentinelle à ta porte.

(Par un Abonać. )

LOGO GRIPHE.

ETRANGE effet de l'habitude!
Mon nom (l'on ne fait pas pourquoi)
Nous défigne l'incertitude,

bien des gens pourtant comptent fur mo
Maint Philofophe avec droit m'injurie ;
Maint Tonfuré de moi fait un grand cas;
Tour Sacriftain me trouve des appas}

Tout Payfan contre moi jure & crie :

Mais tel qui maintenant voudroit me voir détsár,
Me trouveroit une chofe excellente,

si, d'une portion toujours infuffifante,
Pour la table il n'avoit que le mince produit

Dans mes fix pieds, qui font un tout problématique, Lecteur aimable, & fur-tout indulgent,

Vous trouverez, en bien cherchant,

Un perfonnage évangélique ;

Ce qui toujours a produit un effer

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La carte qu'on aime au Piquet ;

Un des fept tons de la mufique ;
Ce que tout mortel traîne après foi fans le voir;
D'humide le contraire;

Ce que fouvent on eft le foir;
De la trifte Grammaire

Un des premiers enfans;

Un nom commun aux Payfans ;

Ce qu'il faut au Tric-Trac faire le plus poffible; Du Peuple aimé de Dieu, mais toujours infenfible, Le premier Roi fi malheureux ;

Ce qu'à préfent tout le monde veut être

Sur la Terre & non dans les Cieux ;

Ce qui n'eft jamais propre, un... Mais déjà peut être, Lecteur, j'en ai trop dit ;

Avec vous un feul mot fuffit.

(Par M. Colas, Marguillier de la Paroiffe

de L.....)

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