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à ces arrestations illégales confiées aux patroui les; à cette inquisitioa municipale qui rappelle aux habitans de Paris le règne de Louis XI, en leur per-, mettant à peine de se donner la maia et de gémir tout bar. Les uri tocrates, en un mot, espèrent que le mois de juillet 1791 les vengera pleinement du mois de juillet 1789.

Graces à la surveillance de Péthion, leur jouissance ne sera pas complète. Citoyens! rassurezvous! depuis long temps, on vous menace d'une loi contre la liberté de la presse; on vous menace d'éteindre les favaux que nous tenons constamment allumés au milieu de vous depuis le com-. mencement de la révolution. L'abbé Speyes et Chapellier la Fayette et Bailly, Dandré et Des meuniers, Goupil de Prefela et Regnaud de SaintJean d'Angély méditent un grand attentat coutre la franchise de l'imprimerie; c'est Regeaud qui s'est chargé cette fois de la nouvelle attaque: il attendait le moment favorable de commettre cette iniquité. Que le horreur, si l'affaire de dimanche n'avoit été provoquée que dans cette intention!

C'est pendant que plusieurs sociétés patriotiques et fraternelles, rassemblées au champ de la Fédération pour rédiger et signer une pétition, essuyoient le feu de la mousquéterie nationale, que Regnaud pose froidement à l'assemblée les bases d'une loi contre les attrouppemens ou émeutes; et, par cette dénomination prise toujours en mauvaise part, calomnie d'avance tous les rassemblemens de citoyens jaloux de s'éclairer l'un par l'au tre; il transforme en factieux et en perturbateurs de la paix publique les commettans qui ne sont

de fuir, et d'autres la bassess Je jet r la pierre après eux. Voyez la Chronique de Paris, n. 203, pige 820.

pas toujours du même avis que leurs chargés d'af

laires.

Ce fut le jour suivant, lundi, que, ma'gré ce qui s'étoit passé la veille, et sans prendre en considé at on combien il est dangereux d'armer d'une loi vague et sévère des gens qui ont déjà la forca publique en mai, et dont la plupart brûloient d'envie de faire l'essai; ce fat lundi que le susdit R gaaud fit, au nom du comité de jurisprudence criminelle, le rapport du projet du décret contre ce qu'ils appellent à l'assemblée nationale, a!troppemens.

Cette loi ne pouvoit être un modèle de sagesse, vu les circonstances pour lesquelles elle fut imaginée, et l'esprit dans lequel on la rédigea. Des égislateurs qui décrètent à fur-à-mesure, selon les besoins du moment, ou leurs intérets particuliers, laissent bien des taches dans leur code. Les événemens du jour ne devroient pas influencer le' législateur; il doit au contraire aller au-devant d'eux, et se tenir constamment au-dessus. Une lei à porter est comme une maison à bâtir; l'architecte n'attend pas que la foudre tombe pour poser un paratonnerre. O vous qui siégez au manége, gaidez-vous de prendre le titre de législateurs, vous n'êtes que des légistes!

On se rappele la loi sur le droit de pétition, antre décret de circonstance qui causa tant de murmures; on s'y soumit pourtant: c'étoit un piège. Nos députés avoient prévu que l'exécution en seroit difficile et embarrassante; mais voyant que cela ne rebutoit pas un peuple capable de tous les sacrifices pour le maintien de sa liberté, Dos légistes se dirent, dans le forum de leurs comités: Lais ons le faire; cet insecte remuant viendra de lui-même bruler ses siles à nos bougies; en 'ni interdisant les pétitions collectives, nous ne pouvens Ini enlever le droit d'en faire d'indivi dolles. Dans les sujets graves, dans les temps Dageux, l'impulsion sera générale; ils voudront

tous signer la même adresse. Pour y procéder, ils formeront un grand concours de monde; nous appelierons cela attroupemens ou émeutes, avec d'autant plus de raison qu'il ne manquera pas de se trouver parmi eux des brigands. A la première effervercence, la loi martiale! le chef d'oeuvre peut-être de Mirabeau ; et tout de suite, à l'ombre du drapeau rorge, un bon décret, qui ait assez de latitude pour envelopper, avec les pétitions écrites et les motions orales, ces journaux impo: -. tuns qui ne nous laissent ni paix ni trève : ce sera un grand pas de fait vers l'abolition de la liberté de la presse! M. Regnaud, déjà fameux par sa demande d'une loi centre les écrits séditieux, a tout le front nécessaire pour cette autre motion, qui d'ailleurs est parfaitement à l'ordre du jour. Avant de nous constituer en sénat permanent, et pour parer aux instances qu'on ne manquera pas de réitérer pour reprendre les assemblées primaires, il nous faut un bouclier impénétrable aux traits du patriotisme, et à ce goût pour la liberté qui ne se passe pas aussi vite que nous l'avions cru; profitons de l'espèce de faveur momentanée que nous a valu la fausse apparence de modération qui caractérise notre conduite envers le roi, et qui nous a donné l'air de travailler pour la paix et l'union, tout en ne songeant qu'à nous. Nous nous ferons écrire, comme à l'ordinaire, des adresses de félicitation et d'obéissance par les directoires de départemens; en sorte que le gros de la nation prenne nos décrets comine Malheur aux incrédules! une loi contre les attrou-. autant d'oracles. pemens nous en fera justice. N'ayant plus rien à redouter de la censure des journalistes, des clubistes et des motionnaires, que nous mettrons sans cesse en présence des baïonnettes, il nous sera facile de prolonger notre règne à la Vénitienne, aussi long-temps que l'existence de l'ef figie couronnés et inviolable, devant laquelle, nous fléchirons le genou pour montrer l'exemple.

Voici le premier article du décret dont nous venons de donner l'historique :

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a Toutes personnes qui auront provoqué au » meurtre, au plage, à l'incendie, et conseillé formellement la désobéissance à la loi, soit par » des placards, écrits publiés ou colportés, discours » tenus dans les lieux on assemblées pub iques, » seront regardés comme séditieux et perturbateurs de la paix publique; en conséquence, un » officier de police les fera arrêter sur le champ, » et les remettra aux tribunaux pour être jugés

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D'après ce dispositif, qui confond toutes les circonstances, qui mêle tous les cas, qui voudra dorénavant ouvrir la bouche dans nos promenades, dans nos places publiques? Le décret n'explique pas comment l'officier public sera informé du délit qui l'autorisera à faire arrêter le délinquant. Se trouve-t-il un officier public par-tout où trois' quatre personnes pourront se rassembler ? ou bien y aura-t-il des hommes tout oreilles et tout Jeux pour bien écouter et démêler le coupable dans la foule, afin de le dénoncer sur le champ? Oh! combien les haines personnelles, les vengeances perticulières vont désormais avoir un champ vaste! On n'a pas spécifié non plus le nombre de témoins suffisant pour une délation. Et qui empêchera une douzaine de mouchards de se coaliser pour faire jaser l'homme honnête et franc qu'on leur aura désigné pour victime?

Aurécit, par exemple, d'une motion faite à l'assemblée nationale, dans le genre de celle de Duval d'Eprémèsnil, votant pour rendre au roi tous ses pleins pouvoirs, quel est le citoyen qui, dans sa première indignation, pourra s'empêcher de s'écrier: Mes amis, purgeons la société d'un esclave assez effronté pour tenir un pareil langage. Ua sbire, qu'on ne croyoit pas si prés, prendra acte de ce mouvement subit de patriotisme, et traîuera le patriote chez l'officier de police.

Il est une loi qui erjoint de porter respect à la personne sacrée de Louis XVI. Mais au dénombrement des vices bas, des habitudes grossières, et des crimes de lèse-netion dont ce Capet a souillé le trône, un jeune ami de la liberté, pénétré des droits de l'homme, impatient à ce récit, dira peutêtre avec humeur: L'assemblée nationale a beau faire; si nos députés veulent qu'on obéisse à leurs décrets, qu'ils les fass nt de façon qu'on n'ait point à rougir en leur obéissant. Assurément un homme d'honneur ne portera jamais de respect à la personne de Louis XVI; cela est impossible.

Eh bien! ne voilà t il pas que notre jeune emi de la liberté se trouve dans le cas de la loi du député Reguaud? L'imprudent a conseillé la désobéissance aux décrets.

Mais, en bonne foi, comment l'assemblée nationale a-t-elle pu décréter une lei pareille, avant que la constitution fût achevée, et dans un temps de révolution? Comment se fait-il qu'au manége ils perdent leur temps à rédiger des loix temporaires semblables? Et ne se sont is donc pas apperçus que ce décret faisoit le procès aux vainqueurs de la bastille, aux tyrannicides des de Launay, des Flesselies, des Foulon, à tous ceux qui nous ont amené l'heureuse journée du 6 octobre, et aussi à, ceux qui ont couché en joue Louis XVI-allant en posté à Montmédi?

A la clôture de la constitution, si après l'avoir signée, il prenoit fantaisie à ce même Louis XVI (comme on doit s'y attendre) de répéter la scène du 21 juin; s'il alloit rejoindre son cher et féal maréchal dos logis, Bouillé, dans l'intention de revenir en France pour y porter le fer et la flamme; et si à la première nouvelle de ce nouveau complot, il se trouvoit, sur la place du Carousel, un patriote à caractère, exhortant ses concitoyens à le suivre pour brûler la cervelle au roi, devenu le chef des contre-révolutionnaires: Pères conserits

d'hier

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