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et les vues les plus étendues, les plus sûres, les plus libérales, sur les différentes branches de l'Administration intérieure. Ce n'est pas seulement un guide nécessaire à toutes les personnes chargées de l'exécution des loix; c'est un flambeau pour les Législateurs, et un flambeau dont la lumière est d'autant plus pure, que les principes théoriques sont toujours, dans cet Ouvrage, établis ou confirmés par un ensemble riche d'exemples concluans. Quoique moins parfait que la Grammaire de Condillac, l'Essai sur l'Origine des Langues, présente cependant plusieurs remarques importantes qui ne se trouvent pas chez le Philosophe Français, notamment celles par lesquelles Smith cherche à déterminer, avec exactitude, les différences qui existent entre les langues anciennes et les langues modernes, et montre comment, à mesure que les idées se sont étendues, les langues se sont de plus en plus simpli

fiées. Enfin dans ses Œuvres posthumes, publiées par un de ses amis (Dugald Stewart) et de ses disciples (1), on distingue les Fragmens sur l'Astronomie des Anciens, sur leur Physique, sur les Arts d'imitation; Fragmens précieux, où toute la perfection du langage philosophique se trouve jointe à ce coupd'œil vaste, à cette sagacité particulière, et même à ce doux éclat d'imagination, qui caractérisent tous les Ouvrages sor→

tis de la même main.

Quelque temps avant sa mort, Smith avait revu la Théorie des Sentimens Moraux et la Richesse des Nations, mais sur-tout le premier Ouvrage, auquel il avait fait des additions très-considérables, et des changemens essentiels. La nouvelle traduction que l'on offre au Public, est faite sur la dernière Édition,

(1) Le citoyen Prévost, professeur de philosophie à Genève, les a traduites avec autant d'élégance que de correction. Sa traduction se vend chez Agasse, imprimeur-Libraire, rue des Poitevins, n. 18.

et elle étoit devenue nécessaire. Dans les Lettres sur la Sympathie, qui paraissent à la suite, quelques opinions de Smith sont examinées, modifiées et même combattues. Ces Lettres ont paru propres à tracer la ligne qui sépare les deux Écoles de Philosophie Française et Écossaise; ou plutôt à leur servir peut-être de point de ralliement, car il n'est pas impossible qu'ici, comme dans beaucoup d'autres cas, la dispute roule uniquement sur des mots.

AVERTISSEMENT

DE L'AUTEUR.

DEPUIS la première publication de la Théorie des Sentimens Moraux, qui remonte au commencement de l'année 1759, il s'est offert à moi plusieurs corrections, et un grand nombre de développemens des principes que renferme cet Ouvrage. Mais jusqu'à présent j'ai été détourné de le revoir avec le soin et l'attention que je voulais y mettre, par les travaux multipliés dans lesquels divers événemens de ma vie m'ont entraîné. Les principaux changemens que j'ai faits dans cette nouvelle Edition, se trouvent dans le dernier Chapitre de la troisième Sec

Tome I.

A

tion de la première Partie, et dans les quatre premiers Chapitres de la troisième Partie. La sixième Partie, telle qu'elle est dans cette nouvelle Edition, est entièrement neuve. J'ai réuni dans la septième presque tous les passages concernant la Philosophie Stoïcienne, qui se trouvaient épars d'un bout de l'Ouvrage à l'autre dans la première Edition. J'ai aussi cherché à exposer plus complètement et à examiner d'une manière plus analytique, quelques parties de la Doctrine de cette Secte fameuse. Dans la dernière Section de la septième Partie, j'ai rassemblé plusieurs Observations relatives au Devoir de la -véracité. Le Lecteur trouvera peu de changemens dans le reste de cet Ouvrage.

Dans le dernier paragraphe de la pre

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