que, mirent la foi ecclésiastique en péril, et laissèrent les fidèles exposés au danger de perdre le salut éternel. Considérant avec une douleur profonde ces maux si graves qui pesoient sur une grande portion du troupeau confié à nos soins, et nous tournant vers Dieu, nous ne cessions d'offrir nos prières et nos larmes à la misérico: de divine, afin d'obtenir d'elle qu'elle vînt au secours de ces églises affligées; qu'elle les tirât de l'état fåcheux où elles étoient tombées, et qu'elle accordût à celles qui étoient dans le veuvage de dignes pasteurs sous lesquels les fidèles, dirigés dans la profession de la foi catholique suivant les fois de Dieu et de l'Eglise, fussent conduits dans les voies du salut; et qu'ainsi l'ordre public étant établi, l'obéissance et la fidélité des peuples envers leurs princes consolidées, l'Eglise et l'Etat jouissent d'une paix solide, et qu'au milieu de cet accord toute l'Allemagne retentît des actions de grâces dues à la majesté divine. Mais si nous n'avons jamais cessé de déplorer entre le vestibule et l'autel les maux de ce pays, nous n'avons cependant rien oublié de ce qui étoit en notre pouvoir pour y arranger les affaires de la religion et de l'Eglise, et pour sauver du naufrage ce qui restoit encore. Nous y avons porté tous nos soins, et depuis le jour où ces calamités avoient éclaté, nous avons usé de tous les moyens qui étoient en notre pouvoir, démarches, solli. citations, exhortations, prières. Persuadés qu'il falloit traiter ces affaires avec les princes temporels de cette contrée, nous envoyâmes, comme notre nonce, à Ratisbonne, il y a déjà plus de dix ans, notre vénérable frère Annibal, archevêque de Tyr, aujourd'hui cardinal della Geuga, pour s'occuper de cet objet, pour conserver à l'avenir les droits de l'Eglise et de ses ministres, surtout en ce qui concerne l'ordre spirituel, et pour rétablir le gouvernement ecclésiastique, ébranlé par tant de troubles. Notre nonce commença des négociations avec quelques princes d'Allemagne, et elles furent conduites avec beaucoup de zèle; mais elles n'eurent pas l'issue que nous souhaitions; en raison de la guerre qui s'éleva de nouveau en Allemagne, et des changemens politiques qui se succédèrent. Peu après nous fimes reprendre les négociations, dans cette capitale même, avec les envoyés de quelques princes; mais lorsque nous commencions à travailler à cette œenvre salutaire, arrachés de notre siége par la permission de Dieu, et traînés en captivité, nous n'eûmes plus aucun moyen de poursuivre l'objet de nos voeux, et d'arranger les affaires ecclésiastiques. A peine eût-il plu au Dieu des miséricordes de nous rendre à la liberté et à ce siége, que nous tournâmes les yeux vers l'Allemagne; et peu après, un congrès des souverains ayant été indiqué à Vienne, nous y envoyâmes notre cher fils Hercules cardinal Consalvi. Quoique nous sussions que ce congrès avoit pour objet les affaires politiques de l'Europe, parmi lesquelles devoient être comptés les droits temporels de l'église romaine, nous espérions cependant que, par les soins de notre légat et suivant nos instructions, on pourroit aussi y vaquer au rétablis sement des affaires ecclésiastiques. Si nos désirs n'ont pas été alors accomplis, la paix ayant encore été troublée pour quelque temps, nous avons vu pourtant à la fin se réaliser les espérances que nous manifestâmes hautement dans le consistoire du 4 septembre 1815, savoir: que, les affaires de l'Europe étant pacifiées, les princes d'Allemagne sentant combien l'objet étoit grave, tourneroient leurs soins vers les intérêts de l'Eglise, et nous mettroient en état de ramener la religion catholique en Allemagne à une assiette plus tranquille. En effet, notre très-cher fils en Jésus-Christ, Maximilien-Joseph, roi de Bavière, connoissant nos voeux, et imitant le zèle et la piété de ses glorieux ancêtres, qui ne brillèrent pas moins par leurs vertus que par leurs exploits, et qui s'illustrèrent même par des victoires remportées pour la défense de la foi, nous demanda de rouvrir les négo ciations interrompues, et de les continuer dans cette ville même. Une telle démarche ne pouvoit que nous être fort agréable. Nous nous empressâmes sur-le-champ de lui répondre, et nous le fimes avec d'autant plus de joie, que nous portons plus d'affection à ce prince, et que nous nourrissons une bienveillance particulière pour le peuple de Bavière, qui a donné tant de preuves de son zèle pour la religion catholique, et qui a toujours été traité avec bonté par le saint Siége. Le roi nous ayant donc envoyé, pour cette négociation, notre vénérable frère, Casimir, évêque de Chersonèse, son ministre plénipotentiaire, nous avons nommé, de notre côté, en notre nom, et au nom du saint Siége, le cardinal Consalvi, notre secrétaire d'Etat, et nous lui avons ordonné de suivre cette négociation avec tout le zèle possible, et d'y mettre toute la promptitude que comportoit l'importance de la chose. Nous nous étions proposé surtout, et nous avions recommandé à notre plénipotentiaire d'apporter tous ses soins à ce qui concerne le salut éternel des ames; car c'est là ce que nous devons considérer principalement, nous qui tenons, sur la terre, la place du bon pasteur. Il devoit donc travailler de toutes ses forces à procurer le bien spirituel des fidèles, et en conséquence si bien mettre en sûreté la religion catholique, apostolique, ro maine en Bavière, qu'on ne pût, en raison des circonstances, lui faire aucun tort; établir avec une dolation nécessaire et suffisante des églises et des diocèses, comme le roi nous l'avoit déjà offert de lui-même; mettre, le plutôt possible, des dignes pasteurs pour remplir les églises vacantes; pourvoir à l'augmentation et à la bonne éducation du clergé; établir les droits et les prérogatives de l'Eglise dans l'ordre spirituel, et la liberté des évêques et du saint ministère, surtout pour le maintien de la foi, de la doctrine des moeurs et de la discipline de l'Eglise, en écartant toutes les difficultés et tous les obs tacles; calmer les différends qui pouvoient altérer la concorde entre le sacerdoce et l'empire, et régler enfin pour l'avenir tout ce qui pouvoit contribuer au bien et à la prospérité de la religion catholique. Quant à ce qui regarde les droits et les intérêts temporels des églises d'Allemagne et de leurs chapitres (nous avions assez prouvé combien nous avions ces intérêts à cœur, et nous n'avions pas manqué, autant qu'il étoit en nous, à cette partie de notre devoir), ayant égard aux circonstances et aux besoins pressans de l'Eglise, nous nous sommes montrés prêts, autant que le permettoit notre ministère, à mettre en considération ce que le roi pouvoit désirer et demander. Tout ayant donc été discuté de part et d'autre, et pesé mûrement devant une congrégation de cardinaux, on est tombé d'accord, et les articles de la convention ont été souscrits, le 5 juin de cette année, par les deux plénipotentiaires. Nous avons examiné ces articles avec attention, et nous avons cru devoir approuver la convention. Nous faisons donc connoître par ces lettres apostoliques ce qui a été réglé de concert pour le bien de la religion catholique, et l'accroissement de l'honneur de Dieu et de la discipline ecclésiastique du royaume de Bavière, en ces termes : (Suit le texte de la convention, qui est rapporté en entier). Comme ces conventions, pactes et Concordats ont été approuvés, confirmés et ratifiés, tant par nous que par le roi, dans chacun de leurs points, clauses, articles et conditions, et comme le roi nous a demandé de les rendre plus solides par l'autorité apostolique, et d'y faire intervenir un décret solennel; pleins de confiance dans le Seigneur qu'il favorisera par l'abondance de ses miséricordes et par les dons de sa grâce, notre zèle à disposer convenablement les affaires ecclésiastiques dans toute la Bavière, et qu'il nous procurera, le plutôt possible, l'accomplissement de nos vœux pour toute Î'Allemagne, afin que, tous les obstacles étant levés, tout puisse être arrangé dans ces contrées pour la gloire de Dieu et l'utilité de la religion catholique, de notre science certaine, après une mûre délibération, et de la plénitude de la puissance apostolique, nous approuvons, nous ratifions, et nous acceptons par les présentes ces conventions, pactes, Concordats et concessions; nous leur donnons la force de la sanction apostolique, et nous promeltons, en notre nom et en celui de nos successeurs, que tout ce qui y est portë sera sincèrement et inviolablement observé, tant de notre part que de celle du saint Siége. Mais comme on n'a pas encore eu le temps de préparer tout ce qui est nécessaire, suivant la convention ci-dessus, pour le chaugement des églises dans le royaume de Bavière, et pour la nouvelle circonscription de chaque diocèse, nous remplirons cet objet, quand il en sera temps, par d'autres lettres apostoliques. En attendant, nous voulons qu'il ne soit rien innové; et en conséquence tous les lieux qui, en vertu de l'article 2 de la convention, doivent être démembrés des diocèses auxquels ils appartiennent, et unis à d'autres diocèses, seront gouvernés par les ordinaires actuels, ou par les vicaires nommés par le saint Siége, soit dans la Bavière, soit hors de ce royaume, jusqu'à ce que, la convention étant entièrement mise à exécution, et les limites de chaque diocèse déterminées, les nouveaux pasteurs aient pris de fait le gouvernement de ces lieux. Nous avertissons et nous exhortons instamment dans le Seigneur, tous les évêques, soit ceux qui existent actuellement en Bavière, soit ceux qui doivent être institués canoniquement par nous, et leurs successeurs, d'observer avec une parfaite exactitude, pour ce qui les concerne, tout ce que nous avons réglé ci-dessus pour la plus grande gloire de Dieu, l'utilité de son Eglise et le salut des ames, et puisque, grâces à la bonne volonté du roi, la liberté du ministère pastoral est rendue et les obstacles levés, comme il étoit convenable, de retracer eux-mêmes les illustres exemples et l'ardente sollicitude |