et il leur prouve, par saint Paul, que cela ne suffit pas. Il est bien fâché que, depuis trois ans, les évêques n'aient pas dénoncé à l'Eglise entière l'église du concordat, C'e t cette mollesse qui a tout perdu. Ces prélats gardent un silence timide. Quand les journaux ont annoncé qu'ils s'étoient démis, ils ont eu recours à la voix de l'anonyme pour dire qu'ils ne s'étoient démis que conditionnellement. Depuis trois ans, dit l'auteur de l'écrit, nous ne cessons de supplier nos seigneurs évéques de se mettre à notre téte; et loin de se prêter à nos vœux, les uns se mélent avec les concordataires, d'autres conseillent à nos fidèles de s'adresser aux prétres de l'Eglise. Tous nous ferment la bouche, nous recommandent la patience, le silence, et nous reprochent de vouloir donner des leçons à ceux de qui nous devrions en recevoir. Il est clair, par ce passage, que les évêques n'approuvent pas M. B., et les autres qui se prévalent de leur nom; ainsi, de leur aveu, ces prêtres sont seuls, et n'ont aucune autorité pour eux; c'est aux fidèles qu'ils trompent à réfléchir sur ce fait qu'eux-mêmes nous révèlent. L'auteur de l'écrit interpelle nos évéques de Londres. Hélas! il s'efforce en vain de les multiplier; ils sont un. L'auteur, qui est si mécontent de ses évêques, comme il les appelle, l'est, bien plus du Pape, et il prononce que l'église concordataire, loin de trouver dans le Pape un lien qui l'attache à Jésus-Christ, n'y trouve qu'une note flétrissante; ce qui ne laisse pas d'être honnête et chrétien. I reproche aux prêtres revenus d'Angleterre de s'être mêlés avec les concordataires, et à la Famille royale d'y avoir adhéré. Ainsi tout le monde prévarique. Les évêques se tiennent à l'écart, comme s'ils attendoient que Rome les juge; et ce qu'il y a de plus affreux,c'est qu'ils ne traitent pas l'église de France comme schismatique, quoique M. B. l'ait déclarée telle. Voilà ce que l'auteur déplore. On jugera par-là de la véhénience, de cet écrit, qui est peut-être de M. B. lui-même. Nous apprenons que ce père de la petite église est en France, f 27 et qu'il s'y donne beaucoup de mouvemens pour traverser un arrangement qui feroit cesser de funestes divi sions. L'écrit dont nous parlons est composé de deux lettres, dont la dernière paroît adressée à un évêque. Mais ce n'est qu'un titre imposteur. L'auteur fait assez voir qu'il n'a pas d'évêques pour lui. -Jeudi 20 novembre, à une heure précise, il y aura sermon de charité, dans l'église de Saint-Roch, par M. Fournier, évêque de Montpellier, nommé à l'arche yêché de Narbonne. PARTHENAY. Quatre ecclésiastiques, pleins de zèle et de charité, se sont réunis pour une bonne œuvre, dont cette ville doit être reconnoissante. MM. Lambert, théologal de Poitiers, Meschain, de Léchelles et Samoyau, chanoines hono: aires de la même église, nous ont donné une mission, dont le succès a surpassé toutes les espe rances. Des pécheurs endurcis ont été forcés de céder à l'empire de la grâce, et des incrédules, ou du moins qui sembloient l'être, se sont soumis au joug de la foi. Ce n'est pas seulement Parthenay qui a ressenti les heureux effets de cette impulsion donnée aux esprits; les paroisses environnantes ont pris part à la mission. Le sacrement de la réconciliation a été fréquenté, et le pain qui fait les forts a été distribué à beaucoup de fidèles. Pendant le discours sur le pardon des injures, l'auditoire nombreux fut si fortement touché, qu'il promit tout haut d'oublier tous les outrages. Toutes les cérémonies en usage dans les missions, se sont passées avec beaucoup d'ordre. A la plantation de la croix particulièrement, douze mille personnes, rangées autour d'un beau calvaire, manifestèrent les plus tendres sentimens de piété. NOUVELLES POLITIQUES. 1 PARIS. Le 14 novembre, à huit heures du soir, le Roi a reçu, dans la salle du Trône, la grande députation de la chambre des pairs, chargée de présenter à S. M. l'adresse vo tée par la chambre. M. le chancelier, comme président de la chambre des pairs, a lu à S. M. l'adresse conçue en ces termes: « Sire, vos fidèles sujets les pairs de France viennent déposer aux pieds du trône le tribut annuel de leur respect et de leur dévouement. >> Ils avoient partagé toute la joie qu'avoit dû ressentir Votre Majesté, en célébrant un mariage qui promettoit au trône de nouveaux appuis. Ils ont également partagé tous vos regrets. Mais ils trouvent dans ces regrets même, l'espérance qui doit les adoucir. Les François regarderont toujours comme un bienfait national tout ce qui peut affermir et perpétuer les destinées de votre auguste race. » Sire, il étoit juste qu'en remontant sur son trône, l'héritier des premiers rois chrétiens s'empressât de rétablir avec le saint Siége des rapports impérieusement sollicités par la religion, et dont la politique même doit reconnoître l'utilité, puisqu'ils préviennent les troubles, en maintenant la paix des consciences. Mais il étoit juste aussi que votre sagesse, après avoir conclu ce traité, voulût en concilier tous les articles avec nos traditions anciennes et nos institutions présentes. Vous n'avez point oublié que le plus pieux de vos ancêtres fut le défenseur le plus éclairé des priviléges de son trône, et des libertés de l'église gallicane. La France entière vous en remercie. » Elle doit aussi des actions de grâces à tous les efforts qu'a tentés votre prévoyance paternelle, pour réparer les nouveaux malheurs que l'intempérie des saisons, en 1816, et l'insuffisance des récoltes ont fait peser sur la patrie. La chambre des pairs se félicite, comme vous, que ce surcroft de calamités n'ait interrompu que momentanément, et dans peu d'endroits, la tranquillité publique. Tant de calme au milieu de tant de malheurs, donne au moins à l'Europe un double témoignage, et du bon esprit de votre peuple, et de la force de votre gouvernement, » Lorsque votre ame royale gemit avec tant de dignité sur les revers dont la France est accablée, vos sujets sauront taire leurs propres souf” frances pour ne pas aceroître les vôtres. Mais ils se rappellent toujours qu'une politique magnanime a réuni les souverains vos alliés contre ces doctrines pernicieuses qui, d'un bout de l'Europe à l'autre, menaçoient les anciennes dynasties, et la société toute entière. Ils ont la ferme confiance que ces souverains ne sacrifieront pas aux calculs d'un moment de nobles intérêts, plus dignes d'eux et de Votre Majeste, plus dignes même, nous osons le dire, de cette nation françoise qui,' retrouvant toutes ses vertus dans les épreuves du malheur, n'a point murmuré jusqu'ici d'avoir été punie de trop de gloire. Cette nation reconnoît de plus en plus qu'un accord intime avec son Roi peut seul finir le cours de ses longues adversités. Son vou sans doute est que l'autorité royale protège efficacement tous les inté rêts contre toutes les passions. Il faut que cette autorité soit forte pour étre vraiment protectrice. Déjà Votre Majesté ne juge plus nécessaire la conservation des cours prevôtales. Le rétablissement de l'ordre inté rieur promet que nous jouirons bientôt avec sécurité des autres franchises nationales, un moment suspendues, et qu'assure au peuple fran çois cette Charte constitutionnelle où vous avez posé, d'une main sûre, les límites du pouvoir et de la liberté. **» L'union au dedans peut seule obtenir le respect au dehors. L'Europe, en nous voyant replacés sous le sceptre du Roi légitime, n'a rien à craindre des mouvemens réguliers d'une monarchie sagement constituée. Des circonstances favorables appellent donc une loi sur le recrutement. Cette loi, qui n'admettra d'autre distinction que les talens et les services, étoit vivement désirée par la valeur françoise. C'est surtout dans cette carrière que le partage des mêmes dangers justifie l'ambition des mêmes honneurs. » Sire, les désastres passés furent terribles; le présent est encore douloureux; l'avenir que vous promettez nous console. Oui, les vérités religieuses, en s'affermissant, épureront nos mars, adouciront nos habitudes sociales, et répandront les principes du beau dont elles sont la source, jusque dans les arts, enfans de la paix, qui sont l'ornement et le besoin des sociétés civilisées. Qui pourroit ne pas se livrer à de si douces espérances, lorsque tous les bons exemples descendent du trône, et se propagent à la suite d'un Prince que vous appelez votre enfant, et qui mérite si bien le nom qu'il a reçu de votre tendresse? Ce Prince exprime partout vos sentimens; et les acclamations de respect et d'amour qu'il recueille sans cesse dans son voyage, remontent sans cesse jusqu'à Votre Majesté. Cette conformité de sentimens et de principes autour du même trône, est la plus sûre garantie de sa puissance et de notre bonheur ». Le Roi a répondu : « Je suis vivement touché des sentimens que vous m'exprimez au nom de la chambre des pairs. Je vois avec une véritable satisfaction l'accord et l'harmonie qui règnent entre les diverses branches du pouvoir législatif, qui sont le gage certain de la tranquillité et du bonheur de la France, » Je suis également touché de la part que la chambre des pairs a prise aux succés du voyage de l'aîné de me fils; j'espère qu'elle ne partage pás moins vivement la joie que me cause son retour ». Le 17 novembre, jour anniversaire de la naissance de S. M., elle a réçu, avant le déjeûner, les complimens des Princes et Princesses de sa famille, et pendant le déjeuner, les Princes et Princesses du sang. Après la messe, il y a eu une réception très-nombreuse et très-brillante. La cour du château étoit pleine de voitures. S. M. est sortie à deux heures, pour aller se promener à Argenteuil. Tous les Princes et Princesses de la maison de Bourbon ont dîné avec le Roi. -La mort de la princesse Charlotte d'Angleterre ayant été notifiée au Roi, suivant les formes usitées par l'ambassadeur de cette puissance, la cour a pris le deuil. Ce deuil sera de onze jours; les six premiers en noir, e les cinq derniers en blanc. S. M. a envoyé rooo fr. pour la quête qui doit avoir lien, jeudi prochain, à Saint-Roch, pour un établissement de charité. - Une ordonnance de S. M. réduit de neuf à six les commissaires généraux et principaux de la marine; de vingtquatre à dix-neuf, les commissaires; de quarante-trois à trente-sept, les sous-commissaires; et de quinze à seize, les contrôleurs. L'une des deux places d'inspecteur-général de l'artillerie de la marine est supprimée, et M. le maréchal-decamp Thirion est chargé de l'inspection, M. Rolland est nommé inspecter-général du génie maritime; l'emploi d'inspecteur-adjoint est supprimé. Soixante-quatre officiers de f'artillerie de la marine sont admis à la retraite, et trentehuit élèves sont nommés pour le collége de la marine à Angoulême. -M. Redon, maître des requêtes et intendant de la marine à Toulon, est nommé intendant de la marine à Brest. M. de la Reinty, maître des requêtes, intendant de la marine à Rochefort, passe en la même qualité à Toulon. M. Pouyer commissaire-général-ordonnateur à Lorient, est fait intendant de la'marine à Rochefort. M. Mullet des Essarts, commissaire-général à Nantes, est nommé à la place de M. Pouyer, à Lorient. M. Revellière, ancien chef de division au ministère de la marine, est nominé commissaire-général de la marine à Nantes. M. Fourcroy, contrôleur de la marine à Brest, est commissaire principal de la marine dans le même port. M. Capelle est nommé commissaire de marine de première classe. - MM. de Coetlosquet et de Montesquiou-Fézenzac sont les deux maréchaux-de-camp de l'état-major de la garde royale conservés d'après la nouvelle ordonnance qui réduit cet étatmajor. S. M. a donné la croix de la Légion d'Honneur à plusieurs maires qui s'étoient distingués dans les circonstances difficiles occasionnées par l'intempérie des saisons. Il n'y aura plus dans chaque département un maréchalde-camp chargé du commandement; mais deux maréchauxde-camp seront attachés à chaque division militaire pour se porter où le lieutenant-général commandant la division le jugera nécessaire. la Des renseignemens, pris sur les lieux, montrent que Haute-Auvergne (le Cantal) fournit environ neuf mille émi |