portion de mes affections et de mes intérêts particuliers. En vertu de ce principe, j'ai fait, pour le bien de l'Italie, le sacrifice qui coûtait le plus à mon cœur, en renonçant à deux nobles provinces du royaume de mes aïeux. J'ai toujours donné aux princes italiens qui ont voulu être mes ennemis, des conseils sincères, résolu, s'ils étaient vains, à aller au devant du danger que leur aveuglement faisait courir aux trônes et à accepter la volonté de l'italie. J'avais en vain offert l'alliance au grand-duc avant la guerre. J'avais offert au Souverain-Pontife, dans lequel je vénère le chef de la religion de mes aïeux et de mes peuples, après la paix conclue, d'assumer le vicariat pour l'ombrie et les Marches. tramer les plans de la réaction ou de la démagogie universelle. Peuples de l'Italie méridionale, mes troupes s'avancent parmi vous pour consolider l'ordre: je ne viens point vous imposer ma volonté, mais bien faire respecter la vôtre. Vous pourrez librement la manifester: la Providence, qui protège les causes justes, inspirera le vote que vous déposerez dans l'urne. Quelle que soit la gravité des événements, j'attends avec calme le jugement de l'Europe civilisée et celui de l'histoire, parce que j'ai la conscience d'accomplir mes devoirs de Roi et d'Italien. Ma politique ne sera peut-être pas inutile pour réconcilier en Europe le progrès des peuples avec la stabilité des monarchies. Je sais que je mets un terme en Italie à l'ère des révolutions. Donné à Ancône, le 9 octobre 1860. VICTOR EMMANUEL, Farini. (Nationalités du 12.) Il était manifeste que ces provinces, soutenues par le seul concours de mercenaires étrangers, si elles n'obtenaient pas la garantie du gouvernement civil que je proposais, en seraient tôt ou tard venues à la révolution. Je ne rappellerai pas les conseils donnés pendant plusieurs années au roi Ferdinand de Naples par les puissances. Les jugements qui, dans le Congrès de Paris, ont été portés sur son gouvernement, préparaient natureilement les pleuples à le changer, si les Le comité révolutionnaire qui siége à Rome plaintes de l'opinion publique et les démarches et travaille ouvertement au renversement du de la diplomatie devenaient illusoires. On nous écrit de Rome, 8 octobre : J'ai fait offrir l'alliance à son jeune successeur gouvernement pontifical, était en séance lors pour la guerre de l'indépendance, et là encore que M. de Gramont reçut le 29 septembre j'ai trouvé les esprits rebelles à toute affection au soir, la dépêche qui lui annonçait l'embaritalienne et les intelligences aveuglées par la passion. C'était chose toute naturelle que les événements survenus dans l'Italie septentrionale et centrale soulevassent plus ou moins les esprits donna Cornetto aux volontaires garibaldiens, dans l'Italie méridionale. En Sicile, cette inclination des esprits a éclaté par une révolte ouverte. On combattait pour la liberté en Sicile, lorsqu'un preux guerrier, dévoué à l'Italie et à moi, le général Garibaldi, accourait à son secours. Ils étaient Italiens, je ne pouvais, je ne devais pas les retenir. La chute du gouvernement de Naples a confirmé ce que mon cœur savait: combien est nécessaire aux rois l'amour, aux gouvernements, l'estime des peuples. Dans les Deux-Siciles, le nouveau régime s'est inauguré en mon nom. Mais quelques actes ont donné lieu de craindre que cette politique représentée par mon rom ne fut pas bien interprétée; toute l'Italie a craint qu'à l'ombre d'une glorieuse popularité, d'une probité antique, ne se renouât une faction, prète à sacrifier le prochain triomphe national aux chimères de son ambi tieux fanatisme. Tous les Italiens se sont adressés à moi pour que je conjurasse ce danger. Il était de mon devoir de le faire, parce que dans l'état actuel des choses, ce ne serait pas de la modération, ce ne serait pas de la sagesse, mais de la faiblesse et de l'imprudence que de ne pas assumer d'une main ferme la direction du mouvement national dont je suis responsable devant l'Europe. quement à Toulon des 57° et 38° de ligne. Cette retraite venait de ce que M. de Maussion, colonel du 7o de ligne, n'avait pas cru devoir prendre sur lui de conserver son poste. Ce jour-là, M. de Goyon dînait chez M. Schnetz, directeur de l'Académie française de peinture: il donna aussitôt l'ordre, par le télégraphe, de rentrer de suite dans la ville, coûte que coûte; mais, par hasard, le télégraphe ne marcha pas ce jour-là, de sorte que l'ordre ne parvint à Civita Vecchia que le lendemain et lorsque déjà l'artillerie était en route pour Rome et bivouaquait à Pola. Le comité garibaldien envoya en hâte un exprès à Cornetto, en prévenant les Piémontais qu'ils allaient avoir affaire aux Français; ils se hâtèrent de quitter la ville, que le 7e de ligne réoccupa et dont il ne sortira plus. M. de Maus J'ai fait entrer mes soldats dans les Marches et sion a été mis aux arrêts pour huit jours par M. dans l'ombrie en dispersant ce ramassis de de Goyon, d'autant plus justement que la dépêche tous les pays et de toutes les langues qui s'y qui lui était adressée ne le trouva même pas à étaient réunis, nouvelle et étrange forme d'inter- Civita. Comme les Piémontais avaient l'air de se vention étrangère, et la pire de toutes. J'ai proclamé l'italie des Italiens et je ne permet- moquer des Français, et en attendant des ordres trai jamais que l'Italie devienne le nid des sectes qu'il a réclamés à Paris, le général a fait occucosmopolites qui s'y donnent rendez-vous pour per Frascati par un bataillon du 25o de li gne et deux pièces de canon. Des drapeaux l'écriture ecclésiastique que nous venons français sont plantés sur toutes les routes qui de citer. about'ssent à Rome, au tombeau de Néron, au pont Salara, au pont Nomentano et sur toutes les rives du Tibre, à 5 ou 6 milles de Rome. Ils sont gardés par des vedettes et des patrouilles d'infanterie et de cavalerie qui circulent nuit et jour. Victor-Emmanuel a eu l'indignité, en apprenant la détresse du Pape, de lui faire offrir de l'argent. « Il ne me manquait plus que cette humiliation, s'est écrié le SaintPère. » Pour extrait: M. GARCIN Si Dieu, notre bon maître, comme un père plein d'indulgence, permet de temps en temps que nous soyons humiliés pour nos péchés, il ne nous laisse pas néanmoins dans une longue affliction, et voilà pourquoi, tantôt dans sa justice,il châtie les siens par l'adversité, tantôt dans sa clémence, il les console par la paix et le calme! Ainsi attendons avec patience la fin des épreuves: mais nous devons redoubler nos prières et nos supplications pour le Père commun des fidèles, auquel on voudrait ravir toute indépendance afin d'entraver son Mgr l'archevêque de Lyon vient de pu-administration spirituelle. Il ne regretterait blier la circulaire suivante : Lyon, 8 octobre. pas la perte de sa souveraineté temporelle, si elle ne lui était pas nécessaire pour gouverner avec une pleine liberté les âmes que la Providence lui a confiées. Il a trop souvent médité sur ces paroles du Sauveur : Que sert à l'homme de gagner le monde entier? Il sait trop que les grandeurs de ce monde ne sont qu'une vapeur qui paraît un Nos très-chers coopérateurs, Les projets de l'impiété contre la religion catholique et contre son chef visible se développent tous les jours davantage. Aucun secret ne les couvre plus; aucune réserve ne les dissimule. Les ennemis de Dieu mar-instant pour se dissiper bientôt. chent tête levée à l'usurpation de tous les Aux prières que nous adresserons à Dieu Etats de l'Eglise; leurs entreprises sacrilé- pour le Souverain-Pontife, nous joinges ne sont arrêtées ni par la justice, ni drons l'accomplissement d'un devoir de par le droit des gens, ni par les traités, ni charité et de reconnaissance envers les par les promesses les plus selennelles. A âmes de ces soldats généreux qui ont donné l'abri de deux principes qui facilitent et leur vie pour la plus sainte des causes. Approtégent tous les excès: point d'interven- pelés par l'illustre général qui leur dit comtion, et le respect pour le fait accompli, il me le père des Machabées à ses enfants : n'y a rien de sacré pour eux; et, ajoutant Quiconque est zélé pour la loi, et veut del'ironie à la violation manifeste de tous les droits, ils présentent leurs usurpations comme l'accomplissement fidèle de toutes les lois morales. meurer ferme dans l'alliance du Seigneur, me suive, ils ont suivi ses pas glorieux, ont combattu comme des lions; mais, accablés par le nombre, ils sont morts comme meu Je le demande ici à tous ceux dont l'es- rent les héros chrétiens, en prenant le ciel prit est droit, s'écrie dans une semblable et la terre à témoins qu'ils répandaient leur circonstance, Salvien, prêtre de Marseille, sang pour la justice, et qu'ils ont sauvé ce qui pourrait croire jamais que l'audace de que d'autres ont foulé aux pieds, l'honneur l'humaine cupidité en viendrait jusqu'à ce et la conscience. degré d'insulte envers Dieu, de soutenir Nous prierons avec confiance pour ces qu'on fera, pour le nom du Christ, les choses mêmes qui l'outragent le plus?... C'est pour l'honorer, dit-on, qu'on commet les plus grands forfaits! âmes magnanimes, espérant que Dieu, dans sa miséricorde, récompensera leur héroïque dévouement, en leur faisant partager la gloire céleste de cette légion thébaine, dont elles ont si bien retracé la constance † L.-J.-M. DE BONALD. Mais, nos très-chers coopérateurs, les malheurs publics, les triomphes momentanés et la foi..... des ennemis de Dieu et de son Christ ne doivent pas un seul moment ébranler notre confiance et faire chanceler notre foi. Tout ce que nous éprouvons, nos légitimes douOn nous écrit d'Aix, le 12 octobre : leurs, nos religieuses tristesses ont été pré- Les exercices de la retraite pastorale ont eu dites par Jésus-Christ. Nous rappellerons lieu, cette semaine, au grand séminaire d'Aix; encore à ce sujet les consolantes paroles de les réparations qui se font en ce moment dans l'église métropolitaine ont empêché que la clo-rieuse! Martyrs de la société comme de la re ture y eût lieu comme les précédentes. données par l'abbé ligion, véritables Machabées de nos âges, leur mémoire sera à jamais bénię. O père affligé ! de Colligny, prélat romain, vicaire général de Nevers, et ancien condisciple de Mgr l'archevê- c'étaient vos enfants, vous les avez pleurés; que au séminaire de Saint-Sulpice. On a écouté, avec le plus grand intérêt, sa parole grave et pieuse, ses conseils pleins de prudence et de détails pratiques, qui se sont étendus à tous les points du ministère pastoral. c'étaient nos frères, nous les avons pleurés amèrement avec vous, et avec vous encore nous conjurons le Seigneur d'effacer de leur âmes toutes les taches qu'avait pu y laisser la faiblesse humaine. << Permettez, Très-Saint-Père, que réunis de nouveau dans les pieux exercices de la retraite pastorale, nous venions une seconde fois déposer à vos pieds l'expression d'un dévouement que vos malheurs ne font qu'augmenter. Plus votre autorité est attaquée, plus elle nous Mgr l'archevêque a pris plusieurs fois la pårole, et ne pouvant manquer d'épancher son cœur à l'occasion des épreuves imposées en ce moment à l'Eglise et à son auguste chef, il a remercié le clergé et les fidèles de la générosité avec laquelle ils avaient concouru à l'œuvre du denier de Saint-Pierre. Indépendamment de l'emprunt romain, le diocèse d'Aix a envoyé à Rome près de trente mille francs. Sa Grandeur, après avoir rendu hommage à l'admirable dévouement est chère; plus elie est méprisée, plus elle du général de Pimodan et des autres défenseurs nous apparaît augustet sacrée. Quoique dans du Saint-Siége qui ont si glorieusement succom- l'abattement d'une grande douleur, notre cœur bé sur le champ de bataille, a célébré un service pour le repos de leur âme. Entrant dans les vues du vénérable prélat, les prêtres ont rédigé une adresse au SouverainPontife, qui a été immédiatement couverte de leurs signatures et que nous nous empressons de vous faire connaître : << Très-Saint-Père ! « A la vue de l'ingratitude de vos sujets, les prêtres du diocèse d'Aix, s'associant aux sentiments de leur archevêque, avaient éprouvé, l'année dernière, le besoin impérieux de se demeure plein d'espérance, et ce ne sera pas en vain que l'Eglise aura fait monter au ciel ses vœux et ses prières et que vous aurez enduré de si rudes et de si désolantes épreuves, avec cette grandeur d'âme qui fait l'admiration et la consolation du monde catholique. Le règne des méchants est court; et, sur la terre, la justice divine n'exerce ses rigueurs que pour préparer les voies à la miséricorde. « Daignez, Très-Saint-Père, agréer avec votre bienveillance accoutumée, l'expression jeter aux pieds de Votre Sainteté et de lui ex- des pieux sentiments que voudraient savoir primer tout ce qu'ils ressentaient de douleur et de tristesse. Ce fut pour eux une grande consolation d'apprendre, par la lettre que vous daignâtes leur adresser, que ce témoignage spontané de leur amour et de leur vénération avait apporté quelque adoucissement à votre cœur rempli d'angoisses. vous témoigner l'archevêque et les prêtres du diocèse d'Aix. En se jetant aux pieds de Votre Sainteté, ils réclament pour eux et pour les fidèles confiés à leurs soins votre douce et puissante bénédiction. >>> Pour extrait: M. GARCIN. « Mais, hélas! ce n'était que le commencement de plus grandes tribulations. Aucun genOn nous écrit d'Amiens, le 12 octobre : re de douleur ne devait être épargné à votre « Mgr l'évêque d'Amiens fera célébrer, cœur magnanime. La trahison, la révolte, la le mardi 16, dans sa cathédrale, un service violation des droits les plus sacrés, les déceptions les plus amères, vous avez tout éprouvé, et cela de la part de ceux qui osent encore se dire vos fils !! Fils ingrats qui, ne reculant ni devant le mensonge, ni devant le sacrilége, n'ont pas craint d'outrager le Vicaire de JésusChrist, de fomenter la révolte contre son autorité paternelle, et de le dépouiller de l'antique souveraineté qui assurait l'indépendance de l'Eglise. solennel pour le repos de l'âme du général de Pimodan et de ses compagnons morts glorieusement comme lui, en combattant pour la plus sainte et la plus légitime des causes. << Sa Grandeur a interrompu sa visite pastorale pour avoir la consolation de présider elle-même à cette touchante cérémonie. » On nous écrit du Puy, le 11: << Un service solennel pour les officiers « De généreux défenseurs, en grand nom- et soldats morts en Italie, en défendant les bre enfants de notre France, impuissants pour droits du Saint-Siége, a été célébré hier, à résister à la trahison et à des attaques qu'ils la cathédrale, en présence d'un nombreux ne pouvaient soupçonner, ont su, du moins, clergé et d'un grand concours de fidèles. par l'effusion de leur sang, protester contre Mgr l'évêque a officié à la messe et à l'ab.. une perfidie sacrilége. Leur mort est glo- soute. >>> Nous lisons dans la Gazette de Lyon: On a fait, dit le Progrès, une quête pour « Nous apprenons avec une vive satisfaction les besoins du Saint-Père. que le clergé du diocèse, réuni en ce moment pour la retraite pastorale, a décidé de faire parvenir à S. S. le Pape Pie IX une adresse contenant l'expression de ses sentiments d'affection filiale et de dévouement au Saint-Siége. Cette adresse, qui sera signée de tous les prêtres, au nombre de plus de 400, qui participent à la retraite, apportera une bien douce consolation au cœur du Saint-Père, parmi les amertumes et les douceurs que Ini causent les violences des uns tes abandons des autres. » et le Dans le service funèbre qui a eu lieu 1.11 à la cathédrale de Poitiers, Mgr Pie a prononcé un discours qui a vivement ému l'assistance. Plusieurs parents du général de Pimodan assistaient au service solennel qui a été célébré mercredi dernier dans la cathédrale de Bourges. Mgr l'archevêque a fait l'absoute. Lundi prochain, un service solennel sera célébré à la même intention dans la cathédrale de Laval. L'Indépendant de l'Ouest aunonce que Mgr l'évêque officiera. On tit dans le Foyer breton : Aujourd'hui, mardi, a eu lieu dans la cathédrale de Vanues, avec une grande pompe, le service funèbre célébré pour le général de Pimodan et pour les officiers et soldats tombés sur le champ de bataille en défendant les Etats de l'Eglise. Un de MM. les vicaires généraux capitulaires a offert le saint sacrifice, les autres l'assistaient. Tout le clergé de la ville, les élèves du grand séminaire, les congrégations religieuses et une foule de fipèles remplissaient le vaisseau de la vieille basilique. On remarquait surtout un grand nombre d'hommes. Dans le service solennel que Mgr Bovieri, chargé d'affaires du Saint-Siége, en Suisse, a célébré lui-même à Lucerne, on remarquait, au milieu d'une assistance très-nombreuse, le général Schmid et plusieurs offi. ciers et soldats qui faisaient partie de l'armée pontificale. On nous écrit de Marseille que dans les services ordonnés par l'autorité diocésaine, « le peuple de cette ville, ému comme aux jours des grandes solennités, s'était rendu en masse aux églises où a eu lieu la céré monie funèbre. » Mgr Angebault a officié pontificalement, vendredi dernier, au service solennel célébré dans la cathédrale d'Angers. Mme de Lamoricière assistait à la cérémonie. « L'église, dit l'Union de l'Ouest, était pleine cotame aux jours de grandes solennités. Toutes les classes se pressaient à cette cérémonie funèbre. La magistrature et l'armée y avaient leurs représentants, les artisans s'y faisaient remarquer en grand nombre, les catholiques de tous les rangs venaient payer leur tribut de prières à ceux quisont morts en se dévouant pour la cause de tous, celle du père commun des fidèles.» Mgr l'évêque de Bayeux annonce dans une circulaire adressée au clergé de son diocèse qu'il célébrera mardi prochain un service funèbre « pour les victimes qui ont succombé dans la défense du Saint-Siege. >>> Il invite le clergé de la ville épiscopale et des paroisses voisines, les séminaires de Bayeux et de Sommervieu, et les fidèles à y assister. Après avoir flétri « la nouvelle et sacrilége invasion qui vient d'enlever au Pape ses derniers domaines, >> Mgr Didiot s'écrie: Nous étions loin de prévoir qu'un gouvernement régulier se chargerait de cette tâche odieuse, et descendrait au rôle humiliant d'exécuteur des hautes œuvres de la révolution. C'est cependant ce qui vient d'avoir lieu. Pour justifier aux yeux de l'Europe la guerre, nous ne dirons criminelle et déloyale, mais lâchement igno ble, que le Piémont faisait au Saint-Siége, on disait que le gouvernement pontifical, trop faible pour se soutenir lui-même, ne trouverait pas même de soldats pour le défendre; et, à l'instant, comme pour répondre à ce défi, les rejetons des races les plus glorieuses, comme les enfants des familles les plus obscures, sont venus se ranger sous la sainte et noble bannière d'un héros, que la France, toujours généreuse, prêtait au Saint-Père. Eh bien! c'est cette armée improvisée en quelques incis, et uniquement destinée à défendre les Etats de l'Eglise contre les factions intérieures, qui vient de servir de prétexte à la plus incroya des agressions On a refusé au Pape jusqu'au droit de maintenir l'ordre chez lui. On lui a si Tous les ordres religieux de la ville de Lyon, plus de quatre cents prêtres du dio-fenseurs, et sans attendre sa réponse, sans de èse, quelques zouaves pontificaux, pluieurs officiers de la garnison de la ville et 1 nombre considérable de fidèles assisent samedi à la cérémonie funèbre presCe par le cardinal de Bonald. gnifié d'avoir à chasser lui-même ses propres déclaration de guerre préalable, viole son territoire. Il n'y avait plus moyen d'insurger ses Etats, on prend le parti de les envahir; et ce que les nations païennes, au milieu des plus grandes orgies de la puissance, n'eussent pas osé se permettre, une nation chrétienne l'accomplit à la face du monde civilisé. ce des victoires. Nous ne vous dirons pas avec quel énergique Mgr l'évêque de Beauvais, dans une circourage la petite armée du Saint-Père a soutenu culaire en date du 10, décerne un magnile choc d'une armée dix fois plus nombreuse, ni ce qu'elle a déployé de valeur dans la défense de fique éloge « aux héroïques défenseurs de la plus sainte des causes : sera le rôle de la plus juste et de la plus sainte des caul'histoire. Le nôtre, c'est de vous dire qu'il y a ses. » Il rappelle avec émotion l'hommage des faites quivalent mieux quente de ver que Pie IX a rendu lui-même « à la foi et une consécration qui lui manquait encore, celle à l'intrépidité de ces nouveaux Machad'un sang pur et généreux versé sur le champ de bataille. Jusqu'alors la prière humble, mais confiante, avait crié vers Dieu. A leur tour, des hommes d'un vrai génie, sans distinction de croyances, avaient plaidé auprès des peuples la cause de la justice et du bon sens; aujourd'hui c'est par le sang qu'elle a été défendue, et qui sait ce que pèsera ce sang dans les balances de la justice éternelle? Ce que nous savons, c'est que ce sont là les causes qui triomphent. « C'est une loi de la Providence, « dit Bossuet, que l'Eglise ne peut jouir d'aucun « avantage qui ne lui ait coûté la mort des plus < nobles victimes, et que, pour assurer ses droits, « il faut qu'elle répande le sang de ses enfants. >>> Nous redoublerons de vigilance et de zèle pour conserver sans atteinte au fond de nos conscien ces et au sein de nos troupeaux les vérités sain tes, bases fondamentales de toutes les sociétés. Nous nous serrerons surtout avec plus d'ardeur que jamais autour de notre chef auguste, le vicaire de Jésus-Christ. Ah! s'il ne s'était agi que d"ncidents politiques, nous aurions pu garder le silence. Car que peuvent contre l'Eglise, qui est immortelle, les vaines agitations des princes et des peuples? Elle n'y intervient que pour faire entendre des paroles de paix et de concorde. Mais nous assistons à un combat cù sont en jeu des intérêts d'un ordre bien autrement élevé. La société en est réduite à se débattre dans une crise violente et que nous croirions désespérée, si l'Eglise n'était là la sauver une seconde « fois. Il s'agit du triomphe du bien ou du mal; il s'agit de l'existence ou de la ruine de la civilisation chrétienne; il s'agit, en un mot, du combat suprême engagé entre le catholicisme et la révo lution. Eh bien! vous dirons-nous avec un des membres les plus sages de l'épiscopat français: « Rien ne sera perdu sans retour, tout sera « réparable, tant que le clergé catholique saura « tenir au milieu de ses malheurs une conduite digre, noble et pleine d'une calme fermeté, « également éloignée de l'esprit de parti toujours prêt à blåmer, et de la flatterie qui veut * tout justifier. Après tout, ne portons-nous pas « en nous-mêmes toutes les grandes vérités dont « la famille, la société, le pouvoir lui-même ont « besoin pour vivre? On peut pour un temps « s'aveugler et dédaigner le concours de la re« ligion, mais il faut bien, tôt ou tard, revenir à « ses principes, qui seuls assurent la durée des < institutions et la paix des empires. >>> « Le prélat prescrit la continuation des prières publiques pour le Pape, et il ajoute: La présente lettre circulaire, comme protestation du clergé de Bayeux contre l'usurpationsacrilège des domaines de l'Eglise et des droits du Saint-Père, sera lue dans toutes les églises et chapelles publiques de notre diocèse. bées. » Quoi qu'il en scit, dit-il, d'un avenir dont il ne nous appartient pas de sonder les profondeurs, nous devons user de toute notre influence pour empêcher les notiors du vrai et du faux, du justė et de l'injuste de se confondre dans la conscience humaine. Etrangers à la politique profane, nous ne saurions l'être à la justice et à la religion, et toujours, avec un de nos vénérables collègues dans l'épiscopat, nous proclamons ces grands et La force ne constitue pas le droit; La félonie et la trahison sont de mauvais ap Dans une circulaire qui a été lue également dans toutes les paroisses de son diocèse, Mgr l'évêque de Clermont renouvelle l'expression de ses sentiments de tristesse dont il faisait part, il y a quelqes jours, à son clergé dans la retraite pastorale. Il réprouve « les derniers attentats des révolutionnaires contre le Saint-Siége. » A force d'intrigues, d'hypocrisies et de violences, ces ennemis audacieux de tout ordre religieux et social poursuivant, avec acharnement, leur cœuvre de spoliation, ont envahi la plus grande partie des Etats pontificaux, et, dans le délire de leur honteux triomphe, on les a vus s'avancer, pour ainsi dire, jusqu'aux portes de la ville éternelle. Comme ses vénérables collègues, Mgr de Clermont ordonne des prières publiques pour le Souverain-Pontife. Jeudi prochain, un service funèbre sera célébré dans son église cathédrale à l'intention des officiers et soldats morts « pour la défense des droits du Saint-Siége et du catholicisme. » On lit dans l'Echo de l'Aveyron : Mgr l'évêque de Rodez a célébré, mercre dernier, un service solennel en l'honneur ! |