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M. Duséré demande que l'on reprenne le projet de loi sur la caisse de vétérance de l'ancienne liste civile. La reprise est ordonnée, malgré quelques observations de M. Dupin. La discussion est renvoyée, sur l'insistance de M. Mérilhou, après celle du projet de loi relatif aux attributions départementales.

On achève la discussion de la loi sur les attributions municipales. L'article 41 porte que, lorsqu'il s'agira d'emprunt ou de contribution extraordinaire, le maire convoquera le conseil municipal et les plus forts contribuables de la commune en nombre égal à celui des conseillers, lesquels contribuables prêteront serment. MM. Mahul, Delaborde et Taillandier demandent en vain la suppression de cette dernière formalité. L'article est adopté.

M. Ab. Dubois demande que l'on fasse jusqu'à trois convocations en pareil cas. On en admet que deux sur la proposition de M. Gillon.

La chambre adopte presque sans discussion les articles restans. Jusqu'à 3,000 fr. les ventes et échanges d'immeubles, l'acceptation des dons et legs seront autorisés par le préfet, qui approuvera aussi les baux audessous de dix-huit ans. Au-dessus, il faudra une ordonnance royale. Pour intenter une action en justice, les communes devront se munir d'une autorisation du conseil de préfecture, le conseil municipal entendu. Les particuliers qui voudront poursuivre une commune, adresseront deux mois à l'avance un mémoire au préfet. Il y aura un receveur municipal dans chaque commune dont le revenu excède 30,000 fr. Il sera nommé sous la présentation de 3 candidats du conseil municipal. Les comptes de ces receveurs seront, comme ceux des maires, vérifiés par le conseil municipal et le conseil de préfecture. Ils seront soumis à la cour des comptes si le revenu excède 30,000 fr.; s'il dépasse 100,000 fr. ces comptes seront imprimés. Dans tous les cas, ils seront déposés à la mairie, où chaque contribuable pourra en prendre connoissance. La présente loi ne sera point applicable à la ville de Paris, pour laquelle il en sera fait une spéciale.

On procède au scrutin sur l'ensemble de la loi, et elle jorité de 214 contre 67.

passe à la ma

Histoire de toutes les Villes de France, par Danielo; deuxième et troisième livraisons.

Ces deux livraisons font suite à celle que nous avons annoncée N° 2176; elles terminent le premier volume de l'Histoire des Villes de France. L'auteur n'a point voulu séparer les deux livraisons, qui étoient en effet étroitement unies. Il y raconte l'invasion de César dans les Gaules, la conquête des peuples de la Belgique, les insurrections de ces peuples contre le vainqueur, et enfin leur soumission. Dans son récit, il suit nécessairement les commentaires de César, tout en disant qu'ils ne méritent pas une entière confiance, et en regrettant de n'avoir pas aussi les commentaires des peuples vaincus. Il ne professe pas une grande estime pour le général romain, et il a cru nécessaire de consacrer un chapitre entier à nous faire le portrait de César, portrait qui assurément n'est pas flatté. J'avoue que ce morceau me paroît un hors-d'œuvre, et, de plus, les couleurs en sont bien sombres. L'auteur a voulu apparemment faire expier à César les flatteries de ses contemporains.

Dans un dernier chapitre, M. Daniélo raconte l'établissement de la domination romaine dans le nord des Gaules, et le grand changement qu'elle introduisit dans la législation, la religion et les mœurs. Il déplore en général ce changement, et paroît croire que notre patrie y perdit beaucoup. Comme il a fait beaucoup de recherches, et qu'il a étudié avec une attention particulière les monumens qui nous restent sur ces temps reculés, nous n'osons aussi combattre son avis, qui est toujours certainement celui d'un écrivain consciencieux. A part les sacrifices humains, il paroît avoir une haute opinion de la religion druidique, qu'il dit être plus élevée, plus intelligente, plus intellectuelle, plus sympathique, plus confortable pour l'ame que l'idolâtrie romaine. Cela est-il bien prouvé?

Nous avons vu qu'à côté de son Histoire des Villes de France, M. Daniélo devoit publier un journal intitulé le Chroniqueur de la Jeunesse. Il en a donné deux livraisons. C'est un recueil d'anecdotes, d'entretiens, de réflexions sur des sujets qui peuvent intéresser et instruire la jeunesse. Il y a entre autres une réponse à un article de madame Dupin, sur l'édu cation des femmes, dans le Journal des jeunes Personnes. L'esprit religieux dans lequel le Chroniqueur est composé doit faire désirer qu'il obtienne du succès parmi ceux auxquels il est destiné.

On annonce, comme devant paroître prochainement par souscription, un Traité de Médecine-Pratique populaire, contenant une description concise de toutes les maladies, avec l'indication des remèdes simples qui leur conviennent dans toutes leurs périodes. Le docteur Rosiau, qui en est l'auteur, ajoute les secours à donner aux empoisonnés, aux noyés et asphyxiés de tous genres. Il a eu l'idée d'y ajouter un nouveau Traité d'Embryologie sacrée, conforme tout à la fois aux principes théologiques et aux progrès des sciences médicales. Cette dernière partie est revêtue de l'approbation de M. l'Evêque du Mans, qui s'exprime ainsi « J'ai lu votre manuscrit, monsieur, avec beaucoup d'intérêt; et je n'y ai rien trouvé que de conforme aux principes théologiques en ce qui regarde le baptême..... J'ai trouvé votre style clair, ce qui est une qualité précieuse pour ces sortes d'ouvrages.... Je ne doute pas que votre traité d'embryologie et votre traité de médecine-pratique populaire ne soient utiles aux ecclésiastiques, et je me ferai un devoir de les recommander, etc. etc. » Ces trois traités réunis formeront un volume in-8° d'environ 600 pages, dont le prix est 6 fr. payables après la livraison.

Le Gérant, Adrien Le Elere,

COURS DES EFFETS PUBLICS.- Bourse du 10 mars 1834.

Trois pour 100, ouissance du 22 juin, ouvert à 77 fr 95 c. et fermé à 78 fr. 05 c. Cinq pour 100, jouiss. du 22 sept., ouvert à 104 fr 25 c. et fermé à 104 fr. 30c. Actionsde la Banque

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1780 fr. 00 c.

IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET COMP

JEUDI 13 MARS 1834.

N-2232.)

Sur une Pétition pour la conservation du Siège de Chalons,

On a compris dans les diocèses la nécessité de réclamer contre un projet funeste, et les pays qu'on auroit cru peut-être les moins empressés a se prononcer sur cette question ont montré au contraire une ardeur et un élan extraordinaire; c'est que cette question est véritablement pour la religion une question de vie ou de mort. Avant de rapporter la pétition, qu'on nous permette de tracer un historique qui nous semble la fortifier encore.

Le diocèse de Châlons-sur-Marne remonte jusqu'au 3° siècle, et est à peu près de la même date que les plus anciens siéges des Gaules; il se composoit de 380 paroisses ou annexes. M. de ClermontTonnerre, qui occupoit ce siège en 1790, étoit le 93 évêque. A cette époque, l'assemblée constituante supprima ce siége; mais du moins elle en établissoit un à Reims, qui est aussi dans le département de la Marne; c'étoit donc un évêché pour tout le département. En 1801, on fit pis encore, on supprima à la fois Reims et Châlons, leur titre à la proscription étoit d'être des évêchés-pairies; les autres évêchés-pairies, Langres, Laon, Noyon, Beauvais, Senlis furent également frappés, on n'en laissa subsister aucun. Tout le département de la Marne fut réuni à l'évêché de Meaux. Cette réunion fut aussi funeste qu'irréfléchie. Ledépartement de la Marne se composant de 691 communes, la plus grande partie du territoire se trouve fort éloignée de la ville de Meaux qui est placée à l'extrémité opposée du diocèse, à quelques lieues de Paris. Il étoit assez, ridicule de faire dépendre une ville comme Reims d'un chef-lien éloigné et avec lequel elle n'avoit aucun rapport. Les évêques succes sifs de Meaux, MM. de Barral et de Faudoas, ne purent s'occuper que très-peu de cette portion de leur diocèse, et chaque année aménol de nouvelles vacances dans les cures sans que des vocations ecclésias tiques vinssent couvrir un déficit qui croissoit chaque jour. Quoique le nombre des succursales fût déja fort restreint en proportion du nombre des communes (le diocèse comprencit 1930 communes, 61 cures et 748 succursales), il y avoit au moment de la restauration environ deux cents succursales vacantes; on pouvoit craindre l'ex tinction du sacerdoce dans tout le département de la Marne Aussi le concordat de1817 rétablit les sièges de Reims et de Chillous Cerk tablissement n'étoit pas véritablement une infractiona la regle qu'om s'étoit faite généralement de ne mettre qu'un brecht per il pare ment; car le département des Ardennes devant dépendre de Reims, ce n'étoit de même que deux siéges pour deux départemens. Dane cette circonscription, le diocèse de Reimsse comporoit de son arrondissement et du département des Ardencs, et le diocé de Chistome Tome LXXIX. L'Ami de la Religion,

se composoit des quatre autres arrondissemens de la Marne. Le concordat de 1817 n'ayant point été mis à exécution, Reims et Châlons restèrent sous la juridiction de M. l'évêque de Meaux jusqu'en 1821. Alors on rétablit six siégès, du nombre desquels étoit Reims. Ce rétablissement, nous le remarquons, cut lieu avant l'entrée de M. de Villèle au ministère; MM. de Serre, Siméon, Portal étoient alors ministres. Il fut réglé que provisoirement Châlous seroit, administré par l'archevêque de Reims, et cet état de choses subsista en effet en 1822 et en 1823. Le diocèse de Reims comprenoit donc toute la Marne et les Ardennes. Sa population étoit de 606,000 ames, le nombre des communes de 1,229 et celui des succursales de 768. Un si vaste territoire étoit au-dessus de celui de la plupart des diocèscs. On résolut de rétablir Châlons pour la plus grande partie du département de la Marne. L'évêché fut érigé en 1823, et M. l'évêque actuel fut sacré en 1824. Ce diocèse dans l'état actuel a 216,000 ames, 507 communes et 289 succursales. Beaucoup de diocèses n'arrivent pas à ce nombre. Le nombre des vacances permanentes s'élevoit à 122 en 1830. On est parvenu avec beaucoup de dépenses à établir un grand et un petit séminaires; le gouvernement, le département, les fidèles ont fait pour cela des sacrifices. Voudroit-on aujourd'hui rendre ces dépenses inutiles et replonger tout un diocèse dans un état de langueur où il étoit avant 1824? Actuellement voici le texte de la pétition :

« Messieurs les Députés,

Lors de votre dernière session, des bruits de suppression de siéges épiscopaux ont retenti; ils se sont renouvelés depuis. Le siége de Châlonssur-Marne pouvant être du nombre de ceux qui seroient compris dans cette mesure, le clergé et la population de ce diocèse ont l'honneur de vous adresser leurs réclamations, et attendent de votre justice que vous youdrez bien les accueillir. Le diocèse de Châlons, un des plus anciens de France, ne peut être supprimé qu'en le réunissant de nouveau au diocèse de Reims, ou bien (ce qu'on ne peut penser qu'avec effroi) à celui de Meaux. Or, les inconvéniens qui ont résulté précédemment de ces réunions successives sont plus que suffisans pour faire rejeter ce projet. En effet, par suite de cette circonscription, un grand nombre de paroisses demeurèrent privées de pasteurs, et, pour plusieurs, cette privation est de plus de quarante ans. A peine, depuis dix ans qu'il est rétabli, quelques vides ont-ils été comblés. Cent dix succursales sont encore vacantes. Tous les jours de nouvelles pertes se font sentir : les séminaires ne suffisent pas pour les réparer.

>> Ces inconvéniens vous seront rendus bien plus sensibles encore, messieurs les Députés, en vous rappelant, d'après l'Almanach du Clergé, la circonscription du diocèse de Reims, en 1823, avant le rétablissement du diocèse de Châlons. Le diocèse de Reims se composoit à cette époque des départemens de la Marne et des Ardennes; sa superficie étoit de 540 lieues carrées; sa population de 606,669 habitans : le nombre des communes dont il étoit composé montoit à 1,229; il comptoit 62 can

tons; il n'avoit pas moins de 80 cures, ses succursales s'élevoient à plus de 760; et, sous ces différens rapports, il l'emportoit sur tous les autres diocèses.

» Si à ce premier exposé nous joignous celui de l'état actuel du diocèse de Châlons, la conservation de ce dernier, nous l'espérons, messieurs les Députés, vous paroîtra, comme à nous, une nécessité. La circonscription du diocèse de Châlons est formée des arrondissemens de Châlons, Epernay, Sainte-Ménehould et Vitry-le-François; elle offre : 1° une superficie de 276 lieues carrées, qui surpasse celle de seize autres diocèses; 2o une population de 209, 268′ habitans, d'après le dernier recensement, tous catholiques, si l'on en excepte quelques individus : plusieurs autres diocèses n'atteignent point ce nombre; 3° 507 communes, tandis que quarante-cinq diocèses en présentent un nombre moindre; 4° 22 cantous; quelques évêchés en réunissent moins que le nôtre; 5° 289 succursales : trente diocèses n'arrivent pas à ce nombre; 6o enfin Châlons est un des sept évêchés du royaume qui offrent constamment un plus grand nombre de vacances, et il est hors de doute que la mesure projetée ne feroit qu'augmenter les vides déjà si multipliés et si affligeans.

» Ce seroit à tort qu'on prétexteroit l'existence de deux évéchés dans le même département : l'archevêché de Reims se trouve sans doute dans un des arrondissemens du département de la Marne; mais le département des Ardennes est compris tout entier dans sa circonscription, et il en résulte qu'il n'y a en réalité que l'évêché de Châlons pour le département de la Marne. Pourroit-on encore nous objecter l'économie ? Ce second prétexte disparoît devant les avantages qui en résultent pour l'instruction rendue plus commune et plus facile, et pour la consommation que nécessitent les établissemens diocésains, avantages qui profitent surtout à la ville épiscopale et augmentent son importance. Cette mesure désastreuse rendroit inutiles les sacrifices que le département s'est si noblement et si généreusement imposés, et ceux que le gouvernement lui-même afaits pour l'acquisition des bâtimens du grand séminaire et de leur nouvelle distribution qui les rend peu proprès à tout autre usage.

» Mais voici une considération non moins puissante, c'est l'effet moral que cette mesure produiroit dans le diocèse, puisque la seule nouvelle qui s'en est répandue y a déjà jeté la consternation. Nous osons espérer de votre justice, messieurs les Députés, et de votre zèle pour le bien public, que vous repousserez un projet qui auroit d'aussi fàcheux résultats. »>

Cette pétition a réuni, dans moins de quinze jours, 7,319 signatures, parmi lesquelles se trouvent celles de plusieurs membres du conseil général, d'un très-grand nombre de maires, d'électeurs et d'officiers de la garde nationale et de notabilités de toutes les classes. Sur 507 communes dont se compose le diocèse, 235 seulement ont pu prendre part à cette mesure, dans le désir que l'on avoit de mettre le moins de retard possible dans l'envoi à la chambre de cette pétition, Les lettres d'envoi témoignent qu'avec un peu plus de temps on auroit eu des signatures à l'infini, tant les dispositions des habitans des quatre arrondissemens sont favorables à la conservation du siége. Ces pétitions, au nombre de soixante-dix, ont toutes la même rédaction. Elles ont dû partir le 10 mars 1834, pour être

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