» L'arc de Septime Sevère est décombré, >> et la voie Capitoline retrouvée. >> Tels sont les bienfaits qui ont dis» tingué le règne paternel de Votre Sain» teté. » La politique romaine avait jugé que le séjour du Pape à Paris serait une occasion favorable pour réclamer les possessions qu'elle avait perdues; elle s'empressa d'en profiter; et les négociations, on pourrait dire les intrigues, commencèrent sous la direction de quelques italiens qui avaient accompagné le Saint-Père; on ne jugea pas convenable de les confier au cardinal légat ; ou peut-être, celui-ci ne fut pas bien aise de s'en charger, prévoyant le résultat qu'elles auraient. Il est certain que Napoléon n'avait rien promis, et qu'en refusant, il ne put être accusé de manquer à sa parole; Pie VII repartit mécontent dans le fond du cœur, malgré tous les témoignages de respect qui l'avaient environné pendant son séjour et qui l'accompagnèrent à son départ; le but de son voyage n'était pas rempli. En rappelant ces grands événemens; on ne doit pas omettre d'indiquer le point de vue le plus intéressant, sous lequel il se présentent, pour l'époque actuelle. Au moment où le vicaire de Jésus-Christ versait l'huile sainte sur le front d'un soldat que la France semblait reconnaître pour chef d'une dynastie nouvelle, les Princes de la maison de Bourbon devaient protester contre l'acte politique qui couronnait un roi, et contre la cérémonie religieuse qui consacrait son avènement; mais, au milieu des éclats de la joie populaire, des chants de triomphe et des hymnes sacrés, la voix de la légitimité ne put se faire entendre, et le nouvel oint du Seigneur sortit du temple, bien éloigné de penser que d'autres droits pussent être opposés à ceux qu'il croyait tenir de son épée, des voeux de la nation et de la consécration religieuse. Quelques jours se sont écoulés, et le inonde a changé de face; les droits de la naissance et de la légitimité ont prévalu; celui que les peuples et les Rois avaient salué Empereur, que l'Église avait appelé son fils, n'a plus été qu'un insolent usurpateur. pas Lorsque le fait et la force ont exercé si puissamment leur empire, quelques-uns sont disposés à ne plus croire au droit et à la justice; mais si l'on veut s'isoler des sions et des intérêts contemporains, on peut puiser, dans ces grandes catastrophes, d'utiles leçons; en déplorant les funestes effets des passions humaines, en s'étonnant de cette versatilité de principes politiques chez ceux-là même qui devraient donner aux peuples l'exemple de la constance et de la fixité, on reconnaît combien on se doit réciproquement d'indulgence et de modération dans les commotions politiques; et combien fut sage et juste le système d'union et d'oubli, après ces longues dissentions et ces révolutions successives, desquels si peu d'hommes sont sortis purs. ་་་་་་ ་་་་་་་་་་་་་་ CHAPITRE VI. Différens avec la Cour de Rome. - Réunion des États de l'Église à l'Empire français. Enlèvement du Pape. - Il y a deux périodes bien marquées dans la vie politique de Pie VII; nous avons épuisé la première, où nous avons vu le Pontife, mettant à profit toutes les circonstances, se plier à toutes les positions, lorsque l'intérêt de la religion et de Rome l'a exigé; nous entrons dans la seconde, nous touchons au moment où sa vie va devenir un combat, où toute sa conduite sera une conduite d'opposition et de résistance, parce qu'à ses yeux l'intérêt de la religion et de Rome, lui en fera un devoir. Cette partie de l'histoire de Pie VII, l'offrira sous un aspect plus brillant et plus digne d'inté |