» que lorsque le triomphe de Napoléon >> eut été constaté par la paix de Vienne*. >> Tant qu'on vit les Anglais devant » Anvers, les chants avaient cessé; >> quand ils eurent le dos tourné, ils re> prirent. >> La mort de plusieurs évêques, institués; en vertu du Concordat de 1801, avait rendu vacans un certain nombre de siéges; Napoléon avait pourvu à leur remplacement; il demanda au Pape d'accorder l'institution canonique aux évêques nommés par lui, consentant que le Pontife ne fit, dans ses bulles, aucune mention de cette nomination, pourvu que, de son côté, il supprimât la clause proprio motu, ou toute autre équivalente. Cette proposition fut faite par l'archevêque de Milan, le cardinal Caprara; le Pape lui répondit : « Pour peu, Monsieur le Cardinal, que » vous réfléchissicz sur cette proposition, >> il est impossible que vous ne voyiez pas >> que je ne puis y acquiescer sans recon>> naître le droit de nomination de l'Em>> pereur, et la faculté de l'exercer. Vous » dites que mes bulles seront accordées » non à lui, mais à l'instance du conseil. » et du ministre des cultes; d'abord, la > chancellerie apostolique n'admet pas de >> telles instances; et puis, ce conseil, ce >> ministre ne sont-ils pas l'Empereur lui» même; sont-ils autre chose que les or» ganes de ses ordres, et les instrumens » de ses volontés?..... » Puis rappelant tous les torts de Napoléon envers la Cour de Rome, « Or, comment pourrais-je aujourd'hui > reconnaître, dans l'auteur de tant de >> violences le droit en question, et > consentir à ce qu'il l'exerçât? Le pour» rais-je sans me rendre coupable de pré » varication, sans me contredire moi» même, et sans donner avec scandale aux » fidèles, lieu de croire, qu'abattu par les >> maux que j'ai souffert, et par la crainte » de plus grands encore, je suis assez lâ» che trahir ma conscience, et pour pour » approuver ce qu'elle me force de pros»crire. Pesez ces raisons, Monsieur le » Cardinal, non à la balance de la sagesse >> humaine, mais au poids du sanctuaire, » et vous en sentirez la force... » Si l'Empereur a un véritable attache>>ment pour la religion catholique, qu'il >> commence par se réconcilier avec son » chef; qu'il abroge ses funestes innova>>tions religieuses, contre lesquelles je » n'ai cessé de réclamer; qu'il me rende > ma liberté, mon siége, mes officiers; >> qu'il restitue les propriétés qui for>> maient, non mon patrimoine, mais ce>> lui de saint Pierre ; qu'il replace sur la >> chaire de saint Pierre son chef suprême » dont elle est veuve depuis sa captivité; » qu'il ramène auprès de moi quarante » cardinaux que ses ordres en ont arra» chés; qu'il rappelle à leurs diocèses > tous les évêques exilés, et sur-le-champ » l'harmonie sera rétablie.... Cependant, les évêques nommés, nonobstant le refus de l'institution canonique, se firent investir par les chapitres du titre d'administrateurs spirituels, et ils en exercèrent les fonctions; c'est ce qu'on nomma les évêques capitulaires. Dès que cette démarche fut connue du Pape, il porta deux brefs, l'un du 5 novembre, l'autre du 2 décembre 1810, où il défendait aux prélats nommés de remplir l'administration de leur diocèse; ces deux actes furent accompagnés d'un troisième, où le Saint-Père établissait le gouvernement des vicaires apostoliques. Ces démarches du Pape firent prendre à l'Empereur la résolution de resserrer ses liens. Les scellés furent apposés sur tous ses papiers; les recherches les plus rigoureuses furent faites dans son appartement; il lui fut défendu de tenir désormais aucune correspondance; sa maison fut dissoute; il resta avec un médecin, quelques domestiques, et un capitaine de gendarmerie, chargé de le surveiller; on lui signifia enfin qu'il était confiné dans son ainsi personnes appartement, que les sa suite; c'est alors que le Pontife fut réellement captif. Pour toutes les personnes qu'on crut avoir pris part à l'émission ou à la distribution des brefs, elles furent traitées avec la dernière rigueur : plusieurs cardinaux furent confinés au donjon de Vincennes. Cependant, il avait été formé à Paris une commisson ecclésiastique destinée à éclairer la conduite de l'Empereur dans le cas difficile où il se trouvait relativement au chef de l'Eglise. Cette commission fut d'abord composée des cardinaux Fesch et Maury, de l'archevêque de Tours, de |