HISTOIRE PARLEMENTAIRE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE, OU JOURNAL DES ASSEMBLÉES NATIONALES, DEPUIS 1789 JUSQU'EN 1815. Ө DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE, OU JOURNAL DES ASSEMBLÉES NATIONALES DEPUIS 1789 JUSQU'EN 1815, CONTENANT La Narration des événemens; les Débats des Assemblées; les discussions des PAR P.-J.-B: BUCHEZ ET P.-C. ROUX. TOME TRENTE ET UNIÈME. PARIS. PAULIN, LIBRAIRE, M. DCCC. XXXVII. PRÉFACE. On a pu remarquer, dans nos volumes précédens, combien la voie suivie par Robespierre et ses amis différait de celle où s'étaient engagés et arrêtés les partis qui dominaient en France à l'époque où nous sommes parvenus. Nous insérons dans ce volume deux discours qui achèveront de prouver cette différence et en fixeront les termes. Dans le premier, prononcé à la Convention le 7 février 1794, Robespierre déclare que la Révolution a un but, et que ce but est de substituer la morale et la vertu à l'égoïsme et aux vices. Dans le second, également prononcé à la Convention le 26 février, Saint-Just, faisant application des principes développés précédemment par son collègue, laisse apercevoir qu'il commence à comprendre que le devoir est antérieur au droit, et qu'il en est l'unique générateur. Il semble, en suivant ces hommes et en étudiant le développement de leurs sentimens et de leurs pensées, qu'ils subissent une influence semblable à celle éprouvée par la société française de notre temps. Il semble que, révoltés des saturnales philosophiques, des orgies sanglantes de l'égoïsme, ils courent vers un refuge, et que chacun de leurs discours soit un acte public par lequel ils viennent protester, et constater les pas qu'ils font dans la carrière qu'ils ont choisie. Faut-il conclure de ce que nous avons vu et de ce que nous verrons qu'ils eussent atteint le dernier degré de la séparation établie entre le bien et le mal, et qu'ils eussent reconnu l'origine de cette mo |